23 mars 2010
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Comme je l'ai acheté, je l'ai regardé aussi, du coup. Ca démarre en 1969 au Vietnam, alors qu'une escouade de soldats ricains tente désespérément d'échapper à leurs poursuivants vietcong. Presque tout le monde y passe, sauf Billy (Lou Ferrigno) qui parvient à embarquer dans l'hélicoptère d'évacuation, et son pote Scott qu'il chope à bout de bras et emmène avec lui dans les cieux. Malheureusement, Billy se prend une balle dans la tête au passage. Comme il est vraiment trop fort, il parvient à perdre connaissance sans pour autant lâcher Scott vers une mort certaine, mais une balle dans la tête ça fait quand même des dégâts et malgré les efforts des médecins, Billy se retrouve handicapé mental.

On est ensuite transporté à Los Angeles en 1989, et nos héros n'ont visiblement pas vieilli en 20 ans, ce qui signifie sans doute que la maquilleuse du film était très paresseuse, mais plus vraisemblablement que cette histoire de blessure au Vietnam a été greffée à la va-vite au scénario à la dernière minute, après que le réalisateur du film a constaté que le jeu d'acteur de sa vedette lui donnait l'air d'un débile léger au naturel, et a préféré intégrer ça à l'histoire de façon maladroite plutôt que de faire comme si de rien n'était. Enfin, je suppute, hein, peut-être qu'il était prévu dès le départ que Lou Ferrigno compose une performance à la Simple Jack pour se lancer dans la course aux Oscars, mais je préfère mon explication à moi.

mais en plus ils n'ont même pas changé de coiffure.
Bref. Scott et Billy sont donc désormais propriétaires d'un bar fréquenté par d'autres vétérans de guerre et par un tandem de truands à la petite semaine considérablement endettés auprès de la mafia chinoise après des paris hasardeux sur des combats clandestins. Un soir, les deux individus en question voient Billy et Scott expulser manu militari un gang de petites frappes en goguette venus foutre le boxon dans leur bar. Constatant qu'ils sont très forts à la bagarre, ils entrevoient un espoir de régler leurs soucis d'argent : les convaincre de participer aux matchs en cage illégaux organisés par les Chinois pour se faire du fric sur leur dos. Evidemment, Scott et Billy refusent, et comme vous connaissez la règle immuable des films-où-le-héros-refuse-de-se-battre, je ne vous répéterai pas ce qui se passe plus tard, vous vous doutez bien que ça implique la présence de Scott et Billy dans une cage où se déroulent des combats clandestins.

du cascadeur lors de la scène où Scott tue un loubard au cocktail molotov.
C'est dommage que le film oublie de suivre une autre règle élémentaire du genre, par contre, qui est celle qu'il faut régulièrement montrer des combats, parce que c'est surtout ça que le spectateur espère voir quand il se procure un truc comme Cage. Bien sûr, il faut une intrigue pour les lier, sinon autant regarder de l'Ultimate Fighting plutôt qu'un film, mais quand même, si le temps total cumulé consacré aux bastons atteint péniblement les 5 minutes sur un durée totale d'1h30, c'est qu'il y a un truc qui cloche. Et ce truc, c'est peut-être qu'en plus de ne pas être acteur, Lou Ferrigno n'est pas un pratiquant des arts martiaux, c'est juste un bodybuilder. Le mettre en scène dans des combats ne donne pas grand chose de spectaculaire, du coup le réalisateur meuble avec un paquet de scènes d'une utilité discutable, et on voit à peine notre vedette stéroïdée oeuvrer dans la fameuse cage qui donne son titre du film. Le reste du temps, ce sont d'autres mecs qui se battent, et eux non plus ne sont pas très spectaculaires d'ailleurs. On n'est pas dans un Van Damme, tout ce qu'il y a à voir c'est une petite brochette de costauds balourds et sans charisme qui s'échangent de grosses mandales. Alors c'est vrai que c'est un univers plus crédible que celui des flamboyants escrimeurs de Ring of Steel, mais mis en scène de cette façon, c'est moins intéressant à regarder finalement.

comme la visite de l'assureuse après l'incendie du bar, au cours de laquelle
c'est Scott (l'assuré, donc) qui la paye pour les dégâts.
Et ce n'est pas le reste qui relèvera le niveau : l'intrigue est bébête, les dialogues sont niais, et le DVD est publié par l'un de ces éditeurs qui pressent leurs disques à partir de vieilles VHS, on a donc droit à une image bien crado et un doublage assez pourri. C'est pas que je pensais voir un vrai bon film, comme je vous ai dit je l'ai acheté à cause du slogan, mais j'avais un tout petit espoir d'avoir affaire à un nanar plutôt qu'à un navet, or malheureusement c'est trop peu rigolo pour être considéré comme un mauvais film sympathique. Comme le film est vraiment idiot, avec de l'indulgence on pourra trouver quelques raisons de sourire quand même, notamment lors de la dernière demi-heure au cours de laquelle l'histoire achève de sombrer dans le portnawak (et en prime il y a même Danny Trejo dans l'un de ses premiers rôles, même pas crédité au générique). Mais que vous l'achetiez pour voir Hulk défoncer des mecs dans une cage avec ses énormes biscoteaux ou pour vous bidonner devant une bonne grosse série Z, vous serez déçu, c'est à peu près certain.