21 mars 2010
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Vous vous rendez compte que Chuck Norris a eu 70 ans ce mois-ci ? C'est dingue quand même. Pour fêter dignement son anniversaire, j'ai décidé de me mater un des rares films de lui que j'ai, une merdouille à 1 € qui croupissait en bas de ma pile de conneries à voir, un film signé par son frère Aaron, réalisateur de Portés Disparus 3 (avec sa fameuse réplique des pieds dans la gueule) et Delta Force 2 (et ses méchants très méchants). A l'origine sorti en France sous le nom de L'Arme secrète, The Hitman met Chuck dans la peau d'un flic trahi par son coéquipier véreux et qui, après avoir été déclaré mort, devient un agent infiltré au sein d'une organisation mafieuse après s'être laissé pousser les cheveux, comme ça personne peut le reconnaître. Sa mission ? Faire tomber deux clans simultanément en les amenant à négocier ensemble. Mais depuis son quasi-décès, Chuck n'a plus le coeur à jouer selon les règles. Un bon criminel est un criminel mort, et si tout ce petit monde préfère s'entretuer dans une terrible guerre des gangs que se laisser arrêter gentiment, ça fera autant de paperasse en moins.
Eh bien mes amis, que voilà un film bête et méchant. Une sorte d'ancêtre de Punisher : Zone de guerre, une histoire de héros désabusé qui est là pour buter tout le monde sauf les enfants parce qu'il a un côté sensible quand même. Mais à part ça vraiment tout le monde doit mourir. Bon allez, disons presque tout le monde, parce que quelques figurants s'en sortent, mais on a vraiment l'impression que les auteurs voulaient être sûrs qu'aucun rôle parlant ne s'en sorte vivant histoire que tout soit bien propre en partant. J'étais presque étonné que Chuck ne retourne pas buter son voisin d'en-face et la serveuse du restaurant tellement tout le monde meurt dans ce film.
Certaines scènes tentent mollement de raconter une vague intrigue assez tarte, avec les mafieux ritals de Seattle qui tentent d'empêcher une invasion de mafieux français de Vancouver, et des Iraniens qui viennent mettre le boxon au milieu de tout ça. A peu près rien ne tient debout, tout n'est qu'un prétexte à donner lieu à des tueries. Dans ce domaine, Chuck se montre d'ailleurs moins original que son successeur susmentionné, puisqu'il se contente la plupart du temps du gros flingue qu'il tient sur la jaquette (quelque chose à compenser, Chuck ?) pour défoncer tout le monde. Il ne fait même pas de karaté ! Sauf dans les séquences "émotion" avec le gamin, son petit voisin à qui il apprend la vie par la baston, pour montrer que sous son air blasé il y a quand même un coeur, et une moustache autour.
Il est un peu irresponsable quand même parce que confier les clés de son appart à un enfant quand on trempe dans des affaires louches, vraiment, bravo, ça n'est pas risqué du tout pour la sécurité du gosse, c'est pas comme si des tueurs du gang rival risquaient d'aller le chercher là, hein, pas vrai ? Et la mère laisse faire en plus, parce qu'au début des années 90 on ne parlait pas autant d'affaires de pédophilie et il n'y avait rien de mal à ce qu'un quadragénaire célibataire aime passer comme ça des heures chez lui en compagnie d'un petit garçon sans témoin. Il veut juste être son ami, parce qu'il a été comme lui un jour. Quand il était petit, il se faisait embêter par un méchant Indien à son école, un Indien qui le détestait parce qu'il avait "la peau trop pâle, les cheveux trop blonds, les yeux trop bleus", vous savez comment sont les Indiens hein, toujours à diaboliser l'Homme blanc, ces ingrats. EH OUAIS LE RACISME CA MARCHE DANS LES DEUX SENS OKAY ? Après cette leçon offerte à son petit faire-valoir noir, parce que Chuck aime afficher son antiracisme en ayant un faire-valoir noir comme dans Walker Texas Ranger, Chuck va dans un restaurant oriental où traînent des moustachus à l'air fourbe en train de mater une danseuse du ventre, goûte leur repas et le recrache en leur demandant pourquoi les "chameliers" (en VF doublée, "bouffeurs de merguez") ne bouffent que de la merde, mais c'est pas raciste, c'est pour sa mission d'infiltration, okay ?
Bref. Le petit Timmy donc est là pour nous rappeler que, quand même, malgré les apparences, Chuck est le gentil du film, parce que c'est vrai qu'à sa façon d'insulter et buter tout le monde on finirait presque par l'oublier. Et les Iraniens, eux, ils sont vraiment très méchants et Chuck ne les aime drôlement pas. La première fois qu'il en croise un, après l'avoir passé à tabac il lui arrache une chaîne qu'il porte autour du cou et qu'il identifie comme un "médaillon islamique", ce qui du coup fait que ses ennemis sont "des Arabes", parce que les musulmans sont tous arabes, on ne va pas s'emmerder avec des nuances dans du cinéma d'action quand même. N'empêche, il y a une scène de torture sur un prisonnier iranien avec un supplice auquel même Jack Bauer n'a pas pensé : le tortionnaire essaie de forcer sa victime à manger du porc ! Avouez qu'on ne voit pas ça tous les jours, et pourtant les méchants qu'on a droit de torturer à Hollywood sont toujours musulmans.
Enfin, je papote, je papote, et avec tout ça j'en oublierais presque de vous dire que c'est assez mauvais, comme film. A la rigueur, son côté ringard peut peut-être avoir un petit charme pour les nostalgiques de la période fin des années 80/début des années 90, avec cette musique, ces coupes de cheveux, cette façon de lâcher une vanne pas drôle après avoir tué quelqu'un, ces vilains orientaux qui aujourd'hui passeraient pour des imitateurs de Borat avec leurs grosses moustaches et leurs gros accent, ce sadisme du justicier envers les criminels. On ne s'ennuie pas trop, il y a quelques éléments rigolos à grapiller. Le problème c'est que c'est idiot et bourrin mais que ça manque des éléments qui permettent d'apprécier pleinement un film idiot et bourrin. Les scènes d'action sont raisonnablement nombreuses mais ne sont pas franchement mémorables, les méchants manquent de personnalité, le personnage de Chuck n'est pas hyper intéressant, et que ce soit en VO ou en VF il n'y a pas de belle réplique du calibre de celles qui ont fait la réputation du moustachu sur Nanarland. Alors c'est sûr que 1 € c'était pas cher, mais dans le même genre c'est moins bien que Punisher : Zone de guerre (qui n'est pourtant pas un chef-d'oeuvre) et je pense que vous pourrez quand même vous en passer.
Eh bien mes amis, que voilà un film bête et méchant. Une sorte d'ancêtre de Punisher : Zone de guerre, une histoire de héros désabusé qui est là pour buter tout le monde sauf les enfants parce qu'il a un côté sensible quand même. Mais à part ça vraiment tout le monde doit mourir. Bon allez, disons presque tout le monde, parce que quelques figurants s'en sortent, mais on a vraiment l'impression que les auteurs voulaient être sûrs qu'aucun rôle parlant ne s'en sorte vivant histoire que tout soit bien propre en partant. J'étais presque étonné que Chuck ne retourne pas buter son voisin d'en-face et la serveuse du restaurant tellement tout le monde meurt dans ce film.
Sur cette image, c'est Chuck en personne qui vient de mourir,
et ça a l'air de le contrarier légèrement.
et ça a l'air de le contrarier légèrement.
Certaines scènes tentent mollement de raconter une vague intrigue assez tarte, avec les mafieux ritals de Seattle qui tentent d'empêcher une invasion de mafieux français de Vancouver, et des Iraniens qui viennent mettre le boxon au milieu de tout ça. A peu près rien ne tient debout, tout n'est qu'un prétexte à donner lieu à des tueries. Dans ce domaine, Chuck se montre d'ailleurs moins original que son successeur susmentionné, puisqu'il se contente la plupart du temps du gros flingue qu'il tient sur la jaquette (quelque chose à compenser, Chuck ?) pour défoncer tout le monde. Il ne fait même pas de karaté ! Sauf dans les séquences "émotion" avec le gamin, son petit voisin à qui il apprend la vie par la baston, pour montrer que sous son air blasé il y a quand même un coeur, et une moustache autour.
C'EST INNOCENT, Y A RIEN DE MAL A CA OKAY ?
Il est un peu irresponsable quand même parce que confier les clés de son appart à un enfant quand on trempe dans des affaires louches, vraiment, bravo, ça n'est pas risqué du tout pour la sécurité du gosse, c'est pas comme si des tueurs du gang rival risquaient d'aller le chercher là, hein, pas vrai ? Et la mère laisse faire en plus, parce qu'au début des années 90 on ne parlait pas autant d'affaires de pédophilie et il n'y avait rien de mal à ce qu'un quadragénaire célibataire aime passer comme ça des heures chez lui en compagnie d'un petit garçon sans témoin. Il veut juste être son ami, parce qu'il a été comme lui un jour. Quand il était petit, il se faisait embêter par un méchant Indien à son école, un Indien qui le détestait parce qu'il avait "la peau trop pâle, les cheveux trop blonds, les yeux trop bleus", vous savez comment sont les Indiens hein, toujours à diaboliser l'Homme blanc, ces ingrats. EH OUAIS LE RACISME CA MARCHE DANS LES DEUX SENS OKAY ? Après cette leçon offerte à son petit faire-valoir noir, parce que Chuck aime afficher son antiracisme en ayant un faire-valoir noir comme dans Walker Texas Ranger, Chuck va dans un restaurant oriental où traînent des moustachus à l'air fourbe en train de mater une danseuse du ventre, goûte leur repas et le recrache en leur demandant pourquoi les "chameliers" (en VF doublée, "bouffeurs de merguez") ne bouffent que de la merde, mais c'est pas raciste, c'est pour sa mission d'infiltration, okay ?
Norris au Pays des Merguez
Bref. Le petit Timmy donc est là pour nous rappeler que, quand même, malgré les apparences, Chuck est le gentil du film, parce que c'est vrai qu'à sa façon d'insulter et buter tout le monde on finirait presque par l'oublier. Et les Iraniens, eux, ils sont vraiment très méchants et Chuck ne les aime drôlement pas. La première fois qu'il en croise un, après l'avoir passé à tabac il lui arrache une chaîne qu'il porte autour du cou et qu'il identifie comme un "médaillon islamique", ce qui du coup fait que ses ennemis sont "des Arabes", parce que les musulmans sont tous arabes, on ne va pas s'emmerder avec des nuances dans du cinéma d'action quand même. N'empêche, il y a une scène de torture sur un prisonnier iranien avec un supplice auquel même Jack Bauer n'a pas pensé : le tortionnaire essaie de forcer sa victime à manger du porc ! Avouez qu'on ne voit pas ça tous les jours, et pourtant les méchants qu'on a droit de torturer à Hollywood sont toujours musulmans.
Mais qui sait, peut-être que dans une prochaine saison de 24 heures chrono,
Kiefer Sutherland forcera un prisonnier à dessiner Mahomet ?
Kiefer Sutherland forcera un prisonnier à dessiner Mahomet ?
Enfin, je papote, je papote, et avec tout ça j'en oublierais presque de vous dire que c'est assez mauvais, comme film. A la rigueur, son côté ringard peut peut-être avoir un petit charme pour les nostalgiques de la période fin des années 80/début des années 90, avec cette musique, ces coupes de cheveux, cette façon de lâcher une vanne pas drôle après avoir tué quelqu'un, ces vilains orientaux qui aujourd'hui passeraient pour des imitateurs de Borat avec leurs grosses moustaches et leurs gros accent, ce sadisme du justicier envers les criminels. On ne s'ennuie pas trop, il y a quelques éléments rigolos à grapiller. Le problème c'est que c'est idiot et bourrin mais que ça manque des éléments qui permettent d'apprécier pleinement un film idiot et bourrin. Les scènes d'action sont raisonnablement nombreuses mais ne sont pas franchement mémorables, les méchants manquent de personnalité, le personnage de Chuck n'est pas hyper intéressant, et que ce soit en VO ou en VF il n'y a pas de belle réplique du calibre de celles qui ont fait la réputation du moustachu sur Nanarland. Alors c'est sûr que 1 € c'était pas cher, mais dans le même genre c'est moins bien que Punisher : Zone de guerre (qui n'est pourtant pas un chef-d'oeuvre) et je pense que vous pourrez quand même vous en passer.