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28 septembre 2021 2 28 /09 /septembre /2021 07:30

Je sais pas si vous vous souvenez, vu que j'ai rien publié ici depuis un siècle, mais j'avais bien kiffé le 1er Happy Birth Dead, mélange rigolo et malin de slasher à la Scream (pas trop au sens parodique mais plutôt au sens "le tueur masqué est un copain, mais lequel ?") et d'Un jour sans fin. L'histoire, pour ceux qui ont la flemme d'aller lire la chronique : une étudiante se fait assassiner, se réveille comme si ça n'était qu'un cauchemar, puis comprend qu'en réalité elle est coincée dans une boucle temporelle qui va lui permettre d'élucider son meurtre et de l'éviter. Le réalisateur, qui rempile pour cette suite où il officie également comme scénariste, aurait pu jouer la facilité, et imaginer que cette pauvre Tree soit poursuivie un autre jour par un autre tueur masqué, ou mettre une nouvelle héroïne dans une situation identique. Mais Happy Birth Dead 2 You préfère prendre le risque de l'originalité.

Le film démarre au lendemain du précédent et commence par nous faire croire qu'on va changer de protagoniste mais rester sur le même campus pour revivre une journée à répétition de courses-poursuites avec un nouveau "Babyface". En réalité, l'histoire bifurque vers la science-fiction, et l'on découvre que les événements du premier film étaient le fruit accidentel d'une expérience scientifique menée à la fac. Tree, qui espérait avoir vécu un miracle grâce à une mystérieuse force supérieure ayant décidé de lui accorder une chance de rédemption et de survie, est évidemment un peu déçue mais néanmoins déterminée à aider la nouvelle victime du surineur au masque de bébé. La situation se révèle assez vite plus compliquée qu'elle ne l'espère et, après un nouvel accident de la machine à manipuler le temps, la voilà qui se réveille à nouveau au matin de son anniversaire alors qu'elle pensait avoir enfin laissé cette journée derrière elle. Mais les apparences sont trompeuses, et à nouveau Tree va devoir mourir encore et encore pour que sa vie puisse reprendre son cours normal.

Le film aurait pu se contenter d'envoyer un nouvel assassin aux trousses d'une nouvelle victime,
mais c'est une fausse piste, et Babyface n'est plus la principale préoccupation des protagonistes.


Il est cette fois question d'univers parallèles, et l'aspect thriller passe donc au second plan pour céder la place à de la comédie SF façon années 80 (les personnages comparent d'ailleurs leur situation à Retour vers le futur 2 parce que, comme on le sait déjà depuis l'épisode précédent, le scénariste a vraiment peur qu'on ne comprenne pas à quoi il essaie de rendre hommage s'il ne le cite pas nommément). Il y a bien un nouveau tueur mais la découverte de son identité n'est qu'une intrigue secondaire à la résolution pas très intéressante. Les fans d'horreur et d'humour noir amateur de meurtres dits "créatifs" pourront quand même apprécier un montage marrant de suicides affreux que s'inflige la pauvre Tree pour réinitialiser sa journée de merde.

Si vous êtes nostalgiques de comédies à la Une Créature de rêve ou Profession : génie,
vous êtes en veine, cette suite lorgne plutôt de ce côté-là que de celui de Vendredi 13.


Le film zigzague habilement en terrain connu, évitant à la fois d'être une resucée du précédent et de devenir répétitif, et Jessica Rothe continue de briller dans le rôle de Tree. Mais j'ai trouvé que le film fonctionnait moins bien que la première fois, peut-être parce que j'espérais un nouveau film d'horreur et que c'en est à peine un, peut-être parce que "combien de fois les jeunes savants vont-ils devoir refaire leur équation ?" est moins palpitant que "mais qui est donc le tueur ?", et peut-être aussi parce que le dénouement, cousu de fil blanc, du dilemme de l'héroïne sur les univers parallèles essaie de jouer la carte de l'émotion dans un contexte trop cartoonesque pour que ça fonctionne vraiment.

Jessica Rothe est aussi parfaite dans son rôle que Margot Robbie en Harley Quinn,
l'ex-pouffe à la lisière de la folie qui se suicide au débouche-chiottes n'est pas vraiment
un personnage qui va nous faire pleurer sur ses choix de vie cornéliens.


Les suites de films d'horreur sont souvent pas fameuses et surtout, pas très audacieuses, alors je m'en voudrais d'avoir l'air trop négatif au sujet d'Happy Birth Dead 2 You qui, même s'il m'a un peu déçu, reste sympa et marrant, et prend le risque de dévier de la formule qui a fait le succès du 1er film. Mais voilà, si je dois être totalement honnête, je dirais que si la suite vaguement promise par le générique de fin, et compromise par l'échec commercial du film, ne se fait jamais, ça me brisera pas le coeur. D'ailleurs je termine sur une note positive : tant qu'il n'était pas occupé à faire Happy Birth Dead to Us, Christopher Landon en a profité pour réaliser une autre comédie d'horreur très chouette, Freaky, qui sort en DVD en France le mois prochain !

 

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Happy Birth Dead 2 You (Happy Death Day 2U, 2019), écrit et réalisé par Christopher Landon (Manuel de survie à l'apocalypse zombie). Avec Jessica Rothe (Valley Girl), Phi Vu (Pitch Perfect 2), Israel Broussard (Extinction), Sarah Yarkin (Foursome), Suraj Sharma (L'Odyssée de Pi).

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 10:16

Avec un titre comme Deep Evil, qui fait tellement "généré aléatoirement par un programme informatique à partir d'une liste de mots associés aux films d'horreur", on est à peu près sûr de tomber sur un navet sans imagination. Normalement, j'essaie de me retenir d'acheter ces trucs-là maintenant, mais celui-ci avait quand même deux éléments en sa faveur. Déjà, la gueule du monstre donne l'impression que le responsable des effets spéciaux n'a pas voulu se donner la peine de concevoir un costume lui-même mais a simplement customisé une réplique de celui de la bestiole de L'Etrange créature du Lac noir en espérant que personne ne remarque la supercherie. Ca fait nanar, et donc ça fait envie. Ensuite, ça met en vedette Lorenzo Lamas, qui a eu une brève carrière de star du direct-to-video d'action grâce au succès de la série télé Le Rebelle, et dont je n'avais encore rien chroniqué. Or maintenant que j'ai fait  Joe Lara, la moindre des choses c'était quand même de tenter son "évolution pokémon" dans le genre bellâtre ténébreux à cheveux longs, avec des stats juste un tout petit peu plus élevés en jeu d'acteur et en charisme. Le hasard fait également que c'est l'occasion d'illustrer mon propos sur la différence entre les vieilles copies d'Alien, celles qui devaient se sortir un peu les doigts du cul pour attirer du public dans les cinémas de quartier, et les plus récentes, des téléfilms vendus à des chaînes qui n'ont rien à cirer de la qualité de ce qu'elles mettent à l'antenne.

L'histoire de Deep Evil est racontée sous forme de flashback par un personnage tellement fort en flashbacks qu'il peut même raconter des scènes qui ont eu lieu en son absence, des scènes qui n'ont eu lieu que dans l'imagination d'autres personnages et, cerise sur le gâteau, sa propre mort et les événements qui ont suivi. Tout ça, sans que son interlocuteur ne tique ! Oui ça sent un peu le scénario réécrit en plein tournage, peut-être parce qu'un producteur est passé visionner les rushes et a décidé que ce serait drôlement plus accrocheur pour le téléspectateur si on démarrait par la fin, et drôlement plus mémorable si on concluait sur un coup de théâtre éculé. Mais au cas où ça vous intéresse, donc, c'est un clone d'Alien et Predator où un commando militaire est envoyé dans un laboratoire menant des expériences secrètes pour l'armée en Alaska. Les personnages se limitent à quelques caractéristiques sommaires qui n'auront finalement aucune incidence sur le reste du film : Lorenzo Lamas aime niquer des gonzesses, la capitaine est une dure à cuire, le petit jeune est un peu con, ce genre de choses. Les savants qui les accompagnent sont évidemment peu loquaces sur les raisons de leur intervention si ce n'est que le personnel ne répond plus, mais une fois sur place, il leur faut cracher le morceau assez vite : ils s'amusaient avec un virus extraterrestre récupéré sur un fragment de météorite, et il a muté en dangereuse créature qui est en train de tuer tout le monde.
 

-Mais chef, on a déjà filmé la scène où l'héroïne rentre chez elle retrouver sa fille à la fin...
-Oui c'est très poignant ce serait bête de la jeter mais c'est pas grave, disons qu'elle ne fait que l'imaginer dans sa tête.
-Mais chef si c'est dans sa tête, comment le mec qui est déjà mort peut inclure la scène dans son récit ?
-C'est toi l'artiste, Coco, je te fais confiance pour mettre mes idées en forme.


Alors comme je disais l'autre jour, quand les Italiens tentaient une repompe à petit budget dans les années 80, ils se contentaient certes d'un scénario bébête aux rebondissements prévisibles, mais ils mettaient quand même un peu de moyens dans certains éléments pour élever le niveau. Musique, décors, ce qu'il fallait de cascades et d'effets pyrotechniques, de quoi avoir l'air d'un vrai film, même quand on n'est qu'un ersatz. Mais dans quelque chose comme Deep Evil, tout est bas-de-gamme et tout le monde, des techniciens aux acteurs, n'est là que pour toucher son chèque. La BO a clairement été composée en mode pilote automatique par un mec qui sonorise 5 à 10 productions fauchées du même genre par an, les intérieurs de la base militaire sont tournés à contrejour pour masquer le fait que c'est un centre de conférences ou une MJC dans une bourgade canadienne, les 3 mêmes couloirs et sous-sols sont filmés sous tous les angles pour représenter les différents lieux du laboratoire, l'hélicoptère est en images de synthèse foireuses...

Voilà le genre de cadrage qui vous donne une idée du niveau de soin
apporté au produit par les gens qui ont bossé dessus.

On saluera quand même la belle idée d'escroc qui a consisté à donner aux extraterrestres le pouvoir de se changer en eau. Attention hein je vous parle pas de devenir une créature liquide comme le T-1000, non, non, vraiment, juste de se changer en eau. Vous vous rendez compte des économies que ça fait sur les effets spéciaux, quand en guise de monstre vous pouvez simplement avoir une flaque par terre ou des gouttes qui tombent du plafond et des acteurs qui y réagissent comme s'ils étaient en panique ? En cours de route, le réalisateur a dû se dire qu'il ne pouvait quand même pas se foutre de la gueule du public comme ça pendant 90 mn et le virus mutant devient donc une nuée d'araignées, probablement parce que le responsable des effets numériques avait sur son ordi un modèle d'araignée récupéré d'un autre film ou dans une banque d'objets 3D libres de droit. Dans le dernier quart d'heure c'est le costume en caoutchouc qui prend le relais et, pour être honnête, à l'écran il fait un peu moins "j'ai pris un monstre d'un autre film et je l'ai mis dans le mien". Il n'est pas spécialement réussi pour autant, et l'idée qu'il représente une menace terrible pour l'humanité entière est assez ridicule. Hooooo, regarde, ils savent faire des cabrioles, et ils attaquent un par un parce qu'en vrai on n'a qu'un seul costume pour représenter tout le troupeau ! C'est terrible, il n'y a vraiment qu'une bombe atomique qui pourra mettre fin à ce cauchemar !

Pour un streum qui peut se métamorphoser en plus ou moins tout ce qu'il veut,
c'est un peu bizarre d'avoir choisi comme forme ultime un vieux film de superhéros de Wes Craven.

Ses quelques éléments nanaresques auraient pu faire de Deep Evil une couillonnade assez drôle, mais je me suis plutôt ennuyé devant. Pour faire basculer le film du bon côté, il aurait sans doute fallu que Lorenzo Lamas se révèle un peu plus intéressant comme tête d'affiche. Sans le côté kitsch du look "couverture de roman sentimental pour fille qui aime les bad boys au grand coeur" associé à sa fameuse série télé, c'est juste un acteur parmi d'autres. Il n'est pas risiblement mauvais comme Joe Lara, il n'a pas le physique hors norme d'un Lou Ferrigno ou la grande gueule d'un Jesse Ventura, il ne fait pas de karaté... Il aurait pu échanger son rôle avec n'importe lequel de ses collègues sur le tournage sans rien changer au film. Alors oui, le film est un peu amusant à raconter ("tu te rends compte, le mec raconte qu'il est mort et que le reste du groupe a continué sans lui !"), mais à regarder c'est un peu laborieux, et même en cette période où on est nombreux à avoir beaucoup de temps à tuer, vous avez forcément mieux à faire.

 


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Deep Evil, menace extraterrestre (Deep Evil, 2004). réalisé par Pat Williams (Dead Rising: Endgame) sur un scénario de Kevin Gendreau (Warbirds) et Lindsay James (Malibu Shark Attack). Avec Lorenzo Lamas (Le Rebelle), Ona Grauer (Percy Jackson, le voleur de foudre), Jim Thorburn (Dead Rising; Endgame), Adam J. Harrington (Harry Bosch), Rachel Hayward (L'Art de la guerre II : Trahison), Will Sanderson (BloodRayne).

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 09:10

Moi, vous me connaissez : je suis pas le genre de bon gros fils de pute qui profiterait d'une tragédie mondiale pour relancer son petit blog avec un titre évoquant la situation actuelle pour racoler un peu. Non c'est vraiment un pur hasard si j'ai décidé de reprendre mon e-plume maintenant pour vous parler de Contamination, un film qui n'a absolument rien à voir avec les pandémies puisqu'en fait c'est une histoire d'extraterrestres pompée sur Alien. Signé Lewis Coates c'est-à-dire Luigi Cozzi, réalisateur du fameux nanar Starcrash, le film se prétend adapté du roman (fictif) L'Alieno pour ne pas risquer un procès de Ridley Scott, une méthode d'escroc qu'on lui pardonnera facilement en constatant que certes, il a volé l'idée de l'affreux monstre de l'espace dont les oeufs finissent par faire exploser ceux qui s'en approchent de trop près, mais n'a pas poussé l'arnaque jusqu'à recopier l'intrigue, radicalement différente ici. En effet, faute du budget nécessaire à un vaisseau spatial et des effets spéciaux un peu plus complexes que "on met des cascadeurs dans des combinaisons remplies de faux sang et d'abats, et on les fait éclater", l'histoire se déroule sur Terre et prend principalement la forme d'une enquête policière malgré l'élément de SF.

Une équipe est dépêchée pour intercepter un cargo qui dérive vers New York sans répondre aux appels des autorités portuaires. A bord, tout l'équipage est mort, horriblement mutilé, et l'on découvre que la cargaison de paquets de café contient en réalité d'étranges oeufs verts (oui j'ai choisi le film à cause de Pâques en vrai, je vous jure) porteurs d'une substance qui, par simple contact, empoisonne ses victimes et les transforme en geysers de tripailles en quelques secondes. Stella Holmes, une colonelle des "services de sécurité du Pentagone, 5ème division spéciale", des gens en vilain uniforme beige officiant dans des locaux qui évoquent le Star Trek original et dont les commandos interviennent en utilisant des hélicoptères de location, est dépêchée pour enquêter sur l'affaire. Après avoir tenté sans succès d'interroger les destinataires de la livraison de café, qui se sont révélés être une bande de criminels fanatiques qui projetaient selon toute vraisemblance d'empoisonner toute la ville, la colonelle remonte la piste des oeufs jusqu'à une plantation en Colombie...

Si vous aimez voir des viscères voler dans tous les sens au ralenti,
vous allez être gâtés.

L'actrice canadienne qui joue la colonelle a l'air hébétée tout au long du film, soit parce que c'est déroutant de jouer avec un casting international en sachant que tout le monde sera re-doublé en italien plus tard, soit parce qu'elle n'en revient toujours pas d'avoir signé pour jouer un personnage aussi incompétent. La meuf, on la met sur une mystérieuse affaire d'oeufs verts d'origine inconnue et il lui faut la moitié du film pour se rappeler soudain que "ah mais oui c'est vrai qu'il n'y a pas longtemps, j'ai fait radier de la NASA un astronaute qui prétendait avoir découvert des oeufs verts sur Mars alors que son coéquipier disait que c'était faux, ça doit avoir un rapport avec cette nouvelle affaire d'oeufs verts". Ensuite il lui faut tout le reste du film pour comprendre que c'est l'autre astronaute qui a ramené les oeufs en douce sur Terre avec de mauvaises intention. A son arrivée en Colombie quelqu'un tente de l'assassiner avec un des oeufs, prouvant ainsi qu'elle est repérée et qu'elle devrait être sur ses gardes, mais elle va se jeter dans la gueule du loup comme une gourdasse en décidant de visiter la plantation de café "sous couverture" comme si elle n'avait pas pigé qu'elle serait démasquée instantanément. Le recrutement à la "5ème division spéciale" du Pentagone, ça doit être du genre "ah oui, Stella... on va l'envoyer à la 5ème division, elle est pas méchante mais elle est un peu... spéciale".

Louise Marleau a beau être une actrice respectée au Québec,
le moins que l'on puisse dire c'est que la réponse de
Contamination à Ellen Ripley
ne fera jamais d'ombre à son modèle.

On sent que ça n'a pas dû être facile, pour ce pauvre Luigi Cozzi, de pondre 90 minutes de film avec "refais-moi Alien mais pour pas cher, ton copain Dario Argento nous prête le groupe Goblin pour faire la musique mais le reste doit pas coûter plus cher qu'un film de cannibales, d'ailleurs je t'ai récupéré 20 kilos de dégueulasseries dans les poubelles du tripier". Alors il étire son intrigue en faisant contourner le pot-aux-roses par son héroïne aussi souvent que possible, alors qu'elle est censée être une super pro complètement focalisée sur son boulot (ses deux comparses masculins espèrent la séduire, sans succès), et il étire ses séquences en faisant durer ses stock-shots aussi longtemps qu'il peut (comme c'est intéressant de regarder un avion atterrir en Colombie ! Puis de regarder descendre les passagers !), en n'hésitant pas à insérer un peu de comédie gentiment balourde dans son thriller horrifique, et en faisant régulièrement exploser quelqu'un, ce qui perd un peu de son côté "choc" quand tout le monde meurt de la même façon tout au long du film.

Les décors de Mars sont plutôt chouettes (même s'ils imaginent la "planète rouge" couverte de glace)
mais on ne les voit que très brièvement dans le film.

Avec tout ça il faut attendre le dernier quart d'heure pour voir enfin le méchant Martien, qui semble avoir été l'inspiration pour Kang & Kodos dans Les Simpson. S'il avait remué un peu plus, ça aurait limite pu être un Craignos Monster assez chouette dans son genre, mais là c'est une espèce de gros automate qui ouvre et ferme ses bouches et tend un peu le bras, c'est pas franchement très spectaculaire sans être suffisamment nanar non plus. Je m'attendais certes pas à une créature de la classe et la personnalité du vrai Alien de HR Giger mais quand même, patienter 1h15 pour au final voir que le terrible streum qui pond tous les oeufs pour conquérir le monde est simplement planté dans son coin de décor à attendre que ses victimes viennent se faire aspirer, ça laisse un peu sur sa faim.

Voilà, je vous montre "le Cyclope" au cas où vous préférez ne pas vous farcir le film pour de vrai.

Pour un amateur de bis italien, Contamination à son petit charme, entre les effets gore, la bande originale de Goblin, le côté sympathique d'une contrefaçon bricolée par des artisans débrouillards plutôt que des charlatans cyniques. Malheureusement ça reste un film assez bébête plombé par ses longueurs, son scénario qui demande beaucoup d'indulgence au spectateur, le manque de charisme de ses acteurs... J'ai vu pire, j'ai pas détesté, mais je me suis quand même un peu ennuyé devant. C'est pas pour n'importe quel fan de SF des années 80 en quête d'un titre méconnu, c'est vraiment plutôt à réserver aux curieux à qui le "Cinéma de quartier" de Jean-Pierre Dionnet manque cruellement. Si vous vous reconnaissez là-dedans, c'est vraiment pas indispensable, mais c'est pas ignoble.


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Contamination (1980), écrit et réalisé par Lewis Coates/Luigi Cozzi (Starcrash, le choc des étoiles). Avec Louise Marleau (Belle et Sébastien), Marino Masé (Le Gendarme à New York), Ian McCulloch (L'Enfer des zombies), Gisela Hahn (La Grande débandade), Siegfried Rauch (Bons baisers d'Athènes).

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 08:00

J'ai un peu merdé avec la sélection d'Halloween cette année, j'ai mis qu'une toute petite poignée de chroniques, y en avait autant dans les tuyaux mais j'ai jamais pris le temps de finir de les écrire, c'était pas terrible, désolé. J'ai de la chance d'avoir peu de lecteurs, au moins il n'y a personne pour se plaindre. En tout cas, y a un événement que je voulais essayer de pas foirer : LES 10 ANS DE CINE DISCOUNT. Eh oui les amis, c'est le 6 novembre 2009 que j'ai lancé ce blog. Il y a eu de longues périodes d'interruption depuis, alors ça ne fait pas vraiment 10 ans d'activité, mais ça fait 10 ans de présence sur le net. Pour fêter ça : Happy Birth Dead, même si "birthday" c'est plutôt un terme que les anglo-saxons emploient pour l'anniversaire des gens, et "anniversary" pour les commémorations d'événements, mais si vous trouvez un film qui s'appelle Happy AnniDeadsary faites-moi signe hein.

Si vous vous êtes déjà demandé "ça donnerait quoi Un jour sans fin en film d'horreur ?", félicitations, vous avez eu l'idée d'Happy Birth Dead, et c'est une bonne idée. On suit une journée qui se répète en boucle, mais cette fois, c'est celle d'une étudiante qui se fait poignarder par un tueur masqué le jour de son anniversaire. Après chaque meurtre, Teresa dite "Tree" se réveille avec la même gueule de bois au son de la même sonnerie de téléphone dans la même chambre de dortoir de campus chez le même mec rencontré la veille à une soirée. Les premiers temps elle pense être simplement victime d'une sensation de déjà-vu, puis se dit que c'est un cauchemar, puis comprend que c'est la réalité : elle est bel et bien prisonnière d'un phénomène temporel, que le film aura le bon goût de ne jamais chercher à expliquer.

C'est l'un des rares films où le contenu du cours d'une scène de salle de classe
ne sert pas à éclaircir l'intrigue ou le message du film pour les imbéciles, rien que ça moi ça me donnait envie de l'aimer.

Elle suppose que s'il y a un moyen d'en sortir, ce sera en trouvant le coupable de son assassinat et en parvenant à l'éviter. Plus facile à dire qu'à faire, car tout comme le personnage de Bill Murray dans le film d'Harold Ramis, notre héroïne n'est pas exactement une sainte. La liste des suspects va de la copine à qui elle est en train d'essayer de piquer un mec au mec qu'elle snobe suite à un mauvais rencard en passant par la coloc avec qui elle se montre détestable, le prof marié avec qui elle couche mais veut rompre, sa femme qui pourrait être au courant... Profitant de la possibilité de recommencer sa journée, elle se met à enquêter avec ses petits moyens, mais finit toujours par tomber entre les griffes du tueur au masque de bébé, quand elle ne provoque pas elle-même sa mort par accident. Et bientôt un nouvelle difficulté vient s'ajouter, qui pourrait contrecarrer son plan et mettre un terme définitif à ce problème de boucle temporelle.

C'est assez malin d'utiliser la mascotte de la fac comme masque pour multiplier les suspects potentiels,
mais soyons honnête, ce vilain bébé n'est pas spécialement plausible comme logo d'équipe universitaire.

La première grande force du film, c'est son personnage central : alors que la survivante d'un film d'horreur est normalement sa "gentille fille", Tree est égoïste, fausse, superficielle, grossière... Un personnage à la Bill Murray justement, l'antihéros des années 80, qui s'est fait rare depuis, et que le cinéma réserve généralement aux hommes, ou alors aux femmes qui n'ont pas un physique traditionnel d'héroïne hollywoodienne comme Amy Schumer ou Melissa McCarthy. Et comme tout bon antihéros qui se respecte, Tree est facilement détestable mais pas 100% antipathique, ce qui la différencie aussi de personnages de films d'horreur dont on sait qu'ils ne sont là que pour que l'on ait envie de voir le psychopathe les massacrer, d'autant qu'on se doute que sa situation sera l'occasion pour elle de s'améliorer.

La sororité de méchantes garces dont Tree est, au départ, une digne membre, est évidemment un peu caricaturale,
mais permet quelques situations drôles en plus d'allonger la liste des suspects plausibles.

L'autre avantage d'une protagoniste comme ça, c'est que ça rend tous les suspects, y compris certains personnages qui ne sont pas vraiment présentés comme tels, à peu près plausibles. Enfin, à partir du moment où on accepte que dans son entourage quelqu'un est assez haineux et dérangé pour la tuer. Du coup, la clé de l'énigme n'est pas trop prévisible, mais ne sort pas non plus de nulle part. Il y a ce qu'il faut de rebondissements et de fausses pistes pour qu'on n'ait pas la certitude absolue de l'identité de la personne qui a fait le coup longtemps avant la fin, et on se sent malin d'avoir réussi à deviner plutôt que pris pour un con parce qu'on n'avait aucune chance de trouver, à la différence de The Jane Doe Identity par exemple. Ajoutons que le film est drôle sans chercher à faire du sous-Scream, et que malgré un scénario qui s'y prête forcément il parvient à ne pas se montrer trop répétitif : on ne voit pas vraiment Tree réagir deux fois de la même façon aux mêmes événements, et même ses différentes morts sont assez variées.

Bien sûr les premiers temps elle se fait simplement suriner plusieurs fois,
mais en cours de route ça devient plus créatif.

Après, si on veut pinailler, il y a évidemment quelques défauts. Par exemple, il y a certes de la diversité dans les façons de faire crever l'héroïne, mais ça reste à chaque fois de la mort gentillette pour film d'horreur grand public. Les auteurs ont la main un peu lourde sur les indices qui permettent à Tree de comprendre sa situation et de convaincre la personne à qui elle décide d'en parler qu'elle n'est pas folle : la sortie du dortoir avec le mec aux lunettes de soleil qui la mate, la fille à la pétition, les arroseurs automatiques qui se déclenchent sur la gazon, l'alarme de bagnole et j'en passe... ça fait un peu trop pour être complètement plausible. Et puis, le film n'évite pas un petit côté un poil moralisateur ; sans vraiment tomber dans le "Tree est bien punie parce qu'elle couche à droite, à gauche", puisque c'est surtout ses divers défauts (égoïste, fausse, je vous refais pas la liste complète) plutôt que sa sexualité qui causent sa perte, il y a quand même l'idée que devenir une meilleure personne c'est aussi se trouver une relation stable avec un gentil garçon. Mais honnêtement, le truc qui m'a le plus contrarié, c'est qu'après avoir résisté quasiment jusqu'au bout à nous dire que "cette histoire, ça me rappelle Un jour sans fin"... le scénariste craque et finit par faire dire à un personnage que "cette histoire, ça me rappelle Un jour sans fin", vous voyez, des fois qu'on serait débiles et qu'on n'aurait pas capté sans ça.

S'il y a une ressemblance avec Scream, c'est que Happy Birth Dead est dôle mais sait aussi que si tout le monde déconne tout le temps
ça désamorce complètement tout suspense, et que parfois il faut savoir rester sérieux quelques minutes.

Bon, c'est vraiment qu'un détail hein, ça m'a agacé mais ça m'a pas gâché le plaisir, j'ai vraiment bien aimé, j'ai même regardé la fin alternative (que je préfère, d'ailleurs) et je suis assez impatient de voir la suite. Pour fêter 10 ans de Ciné Discount, j'aurais peut-être dû choisir quelque chose de plus emblématique, une bouse obscure de chez Prism, un film d'Uwe Boll, un truc con avec un catcheur, mais vous savez quoi : en fait, je suis pas mécontent de les fêter plutôt avec un bon film. Happy Anniversary, Ciné Discount.

 


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Happy Birth Dead (Happy Death Day, 2017), réalisé par Christopher Landon (Manuel de survie à l'apocalypse zombie) sur un scénario de Scott Lobdell (Garde rapprochée). Avec Jessica Rothe (La La Land), Israel Broussard (A tous les garçons que j'ai aimés), Ruby Modine (Shameless), Charles Aitken (The Knick), Rachel Matthews (Batwoman), Rob Mello (Les Sept mercenaires).




Une pensée pour Jérémie, qui lisait et commentait quasiment depuis le début, et qui n'aura pas l'occasion de recommencer sa dernière journée 20 fois pour éviter un camion. Je l'ai jamais rencontré en vrai mais on avait pas mal échangé en près d'une décennie et même fait une BD ensemble... A chaque fois que je clique sur "Publier" j'ai encore du mal à ne pas penser "tiens je me demande ce que Jérémie va en penser". La vie c'est quand même vraiment super con hein ?

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24 octobre 2019 4 24 /10 /octobre /2019 18:15

Depuis 40 ans, le genre du "slasher" est résumé par ses détracteurs en "c'est des films débiles ou un attardé mental poursuit des filles dans la forêt". Du coup, ceux que les studios osent encore produire aujourd'hui semblent n'exister qu'en deux saveurs pour éviter d'être mis dans le même panier : soit "oui t'as raison c'est débile lol rigolons-en ensemble" à la Scream Girl, soit "non le mien il est pas débile il y a de la psychologie dedans, j'essaie de comprendre ce qui pousse un attardé mental à poursuivre des filles dans la forêt (un indice, c'est parce qu'il a eu une enfance malheureuse)" comme le remake d'Halloween. Leatherface appartient à la deuxième catégorie et s'applique à nous expliquer pourquoi et comment le méchant le plus connu de Massacre à la tronçonneuse est devenu un psychopathe qui découpe les gens avec un instrument de bûcheron. Est-ce que ça en fait un remake du prologue de 2006 du remake de l'original, Massacre à la tronçonneuse : le commencement ? La clé du mystère Face-de-cuir sera-t-elle plus intéressante que "un jour, il a ramassé une tronçonneuse qui traînait et il a commencé à tuer des gens avec" ?

Le film s'ouvre sur un hommage à l'une des scènes emblématiques de l'original, un repas de famille où l'on découvre que c'est bien le rigolo Texas Chainsaw qui avait raison et pas les films produits par Michael Bay, puisque le futur tueur s'appelle Jed Sawyer et pas Thomas Hewitt. On apprend aussi que ses frères s'appellent bien comme dans Massacre à la tronçonneuse 2, un film dont Texas Chainsaw avait choisi d'annuler l'existence. En gros, le scénariste veut montrer qu'il a bien fait ses devoirs, mais en vrai il a juste survolé des pages Wikipédia plutôt que visionné les films. La scène présente Jed comme un garçon moins taré que le reste de sa famille mais qui se révèle quand même enclin à la violence quand on le pousse. Le reste du film va broder autour de cette idée : le futur cannibale au masque en peau humaine n'était pas le mauvais bougre, mais quand on vit entouré de fous, il suffit de pas grand chose pour basculer du côté obscur.

Le film a quelques moments assez malins, comme quand il commence par te faire croire
que ça va être une histoire classique de jeunes gens qui s'arrêtent au mauvais endroit au mauvais moment.
Mais l'intrigue montre quand même assez vite ses faiblesses et un certain manque d'originalité.

Le scénario choisit malheureusement quelques ressorts absurdes pour envoyer son protagoniste sur le sentier de la perdition. Les Sawyer massacrent la fille du shérif et apparemment, bien qu'ils soient déjà soupçonnés (à juste titre) de plusieurs meurtres, le shérif ne peut absolument rien contre eux faute de preuves en béton armé. Quand on pense qu'aujourd'hui encore les keufs peuvent flinguer des innocents et s'en tirer à bon compte, on a du mal à croire que, dans le Texas des années 50, un shérif laisserait les assassins de sa fille en liberté simplement parce que leur mère lui a fait les gros yeux en disant "t'as pas assisté au meurtre toi-même donc t'as rien contre eux", mais sans ça y a pas de film, alors il faudra fermer les yeux et accepter que la seule vengeance du papa endeuillé consistera à profiter que Jed est mineur pour le faire envoyer en hôpital psychiatrique.

La grosse fausse bonne idée du film : le personnage de la mère Sawyer,
garante de l'immunité invraisemblable de sa famille face à la loi.
On veut nous expliquer "les origines du tueur" mais il faudrait déjà nous expliquer les origines
de la dame bien éduquée et assez rusée pour manipuler tout le monde
mais qui a choisi d'élever des déficients mentaux assassins et cannibales dans le trou-du-cul du monde.

Dix ans plus tard, la mère Sawyer a réussi à épouser un homme riche pour se payer un avocat pour faire sortir son fils de l'asile. Ah oui, on n'imagine pas à quel point les millionnaires texans sont facilement séduits par des quinquagénaires qui élèvent des dégénérés dans de vieilles baraques au milieu de nulle part. On sent que les réalisateurs ont choisi une actrice adorée par les critiques (Lili Taylor) pour éviter que trop de gens ne s'offusquent que son personnage soit un artifice scénaristique particulièrement mal intégré à cet univers. En tout cas, comme les patients reçoivent tous une nouvelle identité à leur admission pour les protéger des familles auxquelles on les a retirés, on ne sait pas lequel de ces joyeux drilles traités aux électrochocs par leur psychiatre est l'artiste anciennement connu sous le nom de Jed et on ne peut donc pas accorder de droit de visite. La daronne riposte en déclenchant une émeute de façon assez tirée par les cheveux et dans le chaos ambiant, quatre pensionnaires s'évadent en prenant une infirmière en otage. Nous avons là un couple de psychopathes à la Tueurs nés, un mec sympa un peu timide, et un quasimodo quasi-muet qui vire rageux quand on le stresse, partis dans une cavale sanglante, poursuivis par le shérif qui cette fois est décidé à régler les problèmes à grands coups de balles dans la tête.

Coup de chance incroyable, nos évadés arrivent à voler au même endroit
des fringues pour deux filles pas de la même taille et trois mecs dont un obèse
(interprété par le gars qui jouait Hodor enfant dans
Game of Thrones).

Bon, vous et moi, on n'est pas nés de la dernière pluie : on sait bien qu'on est censé prendre le gros placido-dingo pour le futur Leatherface mais avec cette histoire d'identité secrète on sait bien que ça ne sera pas lui. Ca laisse peu de suspects et on n'est absolument pas surpris dans le dernier quart d'heure quand on découvre que non, ça ne sera pas la jolie petite infirmière innocente qui va péter les plombs et se mettre à tronçonner les gens mais bien le mec qu'on soupçonne depuis son apparition dans le film. Le suspense est à peu près aussi insoutenable que dans La Revanche des Sith, quand on se demande si c'est Anakin Skywalker ou Chewbacca qui va devenir Dark Vador. On excuserait le coup de théâtre prévisible si l'intrigue était un peu plus riche en rebondissements, mais dans l'ensemble ce n'est pas bien palpitant. Un peu de tueries, beaucoup de chamailleries entre de jeunes acteurs anglais qui en font des caisses de "t'as vu, je sais imiter l'accent péquenaud ricain" dans leurs rôles d'espèces de Devil's Rejects du pauvre.

Le duo français Bustillo/Maury essaie de pousser le bouchon de la violence,
mais reste finalement assez sage :
William Lustig et Tom Savini ont osé pire pour ce genre d'exécution au fusil à pompe.

Leatherface évoque aussi le cinéma de Rob Zombie pour son côté "je cherche moins à faire peur qu'à choquer l'bourgeois". On abat les innocents en leur faisant exploser la tête à bout portant, on baise sur un cadavre qu'on léchouille, on suicide des handicapés mentaux pour le spectacle d'un fauteuil roulant qui passe par une fenêtre, on montre les bouches encore fumantes de ceux qui viennent de bouffer du plomb, c'est comme ça, on est trop un ouf gueudin qui a pas de limites. Ca pimente un peu le film, qui a par ailleurs le mérite de ne pas chercher à être une nouvelle redite du premier. Mais ça n'est jamais suffisamment bizarre et inattendu pour valoir un Massacre à la tronçonneuse 2 quand même. Ca n'est pas nul, ça n'est pas ennuyeux, mais ça manque de personnalité et ça ne parvient jamais à faire oublier que ça n'existe que pour répondre de façon peu convaincante à une question idiote. C'est regardable mais ça ne se classe pas bien haut dans la liste des meilleurs épisodes de cette longue saga.

 

 

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Leatherface (2017), réalisé par Alexandre Bustillo et Julien Maury (A l'intérieur) sur un scénario de Seth M. Sherwood (Hell Fest). Avec Sam Strike (Nightflyers), Vanessa Grasse (Roboshark), James Bloor (Dunkerque), Jessica Madsen (Rambo : Last Blood), Sam Coleman (Game of Thrones), Lili Taylor (Arizona Dream), Stephen Dorff (Backbeat).

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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 08:46

N'ayant chroniqué que des adaptations de jeux vidéo cette année, je continue sur ma lancée même si ça veut dire qu'il va falloir que je re-bouffe du Hitman et du Tekken. J'avais encore jamais vu Doom, qui a déjà 12 ans cette année, et comme pour Resident Evil ça me paraissait être un bon moment pour lui donner enfin sa chance. En 2005 je me serais sûrement focalisé bêtement sur "mais ça n'a rien à voir avec le jeu !", mais là je me sentais d'humeur à donner tort à tous ceux qui l'avaient descendu à sa sortie : les critiques sérieux qui avaient trouvé ça débile tout en affirmant que "mais les fans du jeu aimeront sûrement !" (parce que jouer à des jeux vidéo signifie automatiquement avoir des goûts de chiottes en matière de films tant qu'on appelle un personnage "Dr Carmack" OUAH COMME JOHN CARMACK LE CREATEUR DE DOOM), les fans outrés par les infidélités à "l'Oeuvre" d'origine, et ceux qui ne voulaient pas rater une occasion de se moquer d'un idiot de catcheur qui prétendait faire du cinéma.

Eh oui, parce qu'à l'époque The Rock était encore The Rock, un type qui jusque-là avait gagné sa vie en faisant semblant de se battre en slip, et pas encore Dwayne Johnson, la plus grosse star de la galaxie. Il était donc de bon ton d'ironiser sur son talent d'acteur. Vous vous rendez compte que même quand j'ai commencé ce blog, en des temps immémoriaux, je me demandais s'il trouverait enfin le film qui ferait de lui le nouveau Schwarzenegger ou s'il resterait toujours le un-peu-mieux-que-Roddy-Piper-mais-pas-beaucoup ? Aujourd'hui, la question ne se pose plus. Vous voulez sauver GI Joe ? Vous appelez Dwayne Johnson. Vous voulez être sûr de pouvoir poursuivre les Fast & Furious jusqu'à l'explosion du soleil ? Dwayne Johnson. Vous voulez tirer du fric d'un vieux truc ringard comme Alerte à Malibu ? Dwayne Johnson. Et les critiques sur "encore un culturiste teubé qui joue comme un parpaing" ont laissé place à des louanges sur son côté sympa, charismatique et rigolo. Mais en 2005, donc, on n'en était pas encore là.

Je ne vous apprends sans doute rien en vous disant que Doom, que l'on doit au même réalisateur que Street Fighter, la légende de Chun-Li, est tiré de l'un des premiers et plus célèbres jeux de flingage en vue subjective, qui mettait en scène une invasion de démons dans une base martienne suite à l'ouverture d'un portail infernal. Le film délaisse l'élément occulte mais il est toujours question de massacre sur Mars, où des scientifiques sur un site de fouilles archéologiques sont victimes de créatures non-identifiées. Une escouade militaire est envoyée pour retrouver d'éventuels survivants ainsi que le fruit de leurs mystérieuses recherches. Attaqués à leur tour, les troufions comprennent assez vite que leurs supérieurs leur ont caché la vraie nature de la menace, et tombent l'un après l'autre dans les griffes de mutants féroces.

Remplacer les démons par de simples mutants, pourquoi pas,
mais ça semble avoir servi d'excuse pour utiliser des créatures au design assez banal.

Le seul moment mémorable du film, illustré ci-dessus, arrive vers la fin : cinq minutes à la première personne, dans la peau du héros qui tue des monstres dans des couloirs à coups de fusil d'assaut ou de tronçonneuse. C'est probablement cette scène qui a suffi aux critiques pour se mettre dans la tête que ça "plairait forcément aux fans du jeu vidéo". Malheureusement, en dehors de ça, c'est une copie d'Aliens qui souffre à la fois d'un manque de personnalité (même les streums ressemblent à une version bodybuildée du Xénomorphe) et d'un surplus de budget. Avec moins de fric ça aurait pu donner un nanar et être drôle, mais là, sans être vraiment une superproduction (on se rend sur Mars en téléporteur parce que ça coûte moins cher à représenter à l'écran qu'un vaisseau spatial) ça n'est pas ridicule du tout. Et avec un peu d'imagination ça aurait pu être une vraie bonne variation autour du thème "commando contre monstre(s)" comme Predator, mais c'est le genre de film où chaque scène est une réplique de la précédente (les soldats arrivent dans une nouvelle pièce/un nouveau couloir, une ombre fait "woosh woosh" derrière/au-dessus d'eux, une patte griffue en chope un en douce et le bute, les survivants répliquent en tirant dans le vide) et où chaque personnage a un seul trait de caractère qui dicte la totalité de sa contribution à l'histoire : le chef reste bien droit dans ses bottes, le bleu-bite panique, le cul-bénit prie, le psychopathe fait des trucs louches, le héros désobéit aux ordres pour la bonne cause, etc.

L'autre gros clin d'oeil au jeu, c'est le "Big Fucking Gun". Et c'est certes marrant de voir
The Rock se trimballer avec un fusil de la taille d'un éléphanteau, et en même temps,
il tire deux fois avec dans tout le film, et rate, donc ça n'est pas spécialement satisfaisant pour autant.

Alors voilà, comme il y a Rosamund Pike, comme les effets spéciaux sont plutôt réussis (meilleurs que ceux de Resident Evil, par exemple), comme il y a cette fameuse séquence imitant le jeu, comme ça n'est pas un de ces films de monstres fauchés où ça bavasse tout le temps parce que ça coûte moins cher que de tourner des scènes d'action, ça reste plus regardable que d'autres ersatz du film de Cameron tellement oubliables que là je suis même pas foutu de vous en citer un seul en exemple. Tout ça n'en fait pas un film intéressant pour autant, il manque une touche de folie ou de créativité qui aurait pu faire qu'on s'amuse vraiment devant, mais là même The Rock, sans être mauvais, ne donne aucun relief à son personnage et à la baston finale (qui se fait à coups de poings, un comble pour Doom). A choisir, je reverrais plutôt un Resident Evil que ça, et j'ai pourtant pas spécialement envie de revoir un Resident Evil, c'est vous dire si vous n'avez pas besoin de regarder Doom.

 


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Doom (2005), réalisé par Andrzej Bartkowiak (Roméo doit mourir) sur un scénario de Dave Callaham (Expendables : Unité spéciale) et Wesley Strick (Freddy : Les Griffes de la nuit). Avec Karl Urban (Dredd), The Rock, Rosamund Pike (Gone Girl), Raz Adoti (Resident Evil: Apocalypse), Richard Brake (Batman Begins), Dexter Fletcher (Arnaques, crimes et botanique).

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21 décembre 2016 3 21 /12 /décembre /2016 11:06

Eh ben le voilà le film avec lequel j'aurais dû relancer le site le mois dernier ! Attention hein je ne dis pas que c'est bien, mais admettez qu'une comédie d'horreur à petit budget pour le marché du DVD, avec des zombies et des catcheurs, c'est tellement Ciné Discount, ça aurait été parfait pour reprendre nos marques après un an d'inactivité.

Monster Brawl est une variation autour d'une idée exploitée par le cinéma depuis les années 40 : réunir plein de monstres connus et libres de droits en un seul film. Ce coup-ci, c'est pour un tournoi de catch qui va opposer 8 créatures, un loup-garou, une momie, une vampire, etc, dans des matchs à mort, parce que les promoteurs ne se rendent pas compte qu'à moyen terme c'est un peu contre-productif de tuer ses vedettes. Il n'y a pas à proprement parler d'intrigue, c'est une succession de matchs entrecoupée d'interventions des commentateurs et de Jimmy Hart (l'ancien manager d'Hulk Hogan entre autres), et de petites saynètes qui présentent les combattants. On voit ainsi la créature du marais dans son bayou, ou le zombie dans le placard qui représente la base militaire où il a été créé.

Le film pourrait être un numéro spécial Halloween d'une émission de catch, mais écrit par un fan qui n'aurait réfléchi que de façon assez superficielle aux mécanismes qui font que ce genre de spectacle fonctionne. Ou un non-fan qui n'aurait pas lu Roland Barthes. Les participants n'ont pas vraiment de personnalité, pas de motivation particulière pour venir se battre, il n'y a pas de gentils et de méchants. Apparemment les auteurs considèrent que voir un cyclope et une sorcière se coller des pains est une attraction suffisante en soi. Mais comme les monstres se battent simplement comme des catcheurs en costumes, à l'exception de quelques "coups spéciaux" surnaturels, on reste vraiment sur sa faim. Je ne sais pas ce que valent RJ City, Rico Montana ou Courtney Rush sur un ring quand ils ne sont pas handicapés par un déguisement et du maquillage, mais ici ils se limitent à quelques mouvements basiques qui ne donnent pas des matchs très spectaculaires et originaux. Un coup de la corde à linge par-ci, un enfourchement par-là, on peut voir mieux toutes les semaines sur RTL9.

De temps en temps, le réalisateur se rappelle que ses personnages sont des monstres
et pas seulement des catcheurs d'une petite promotion de l'Ontario, et il y a une attaque magique...

...mais dans l'ensemble les matchs se limitent à des échanges de coups et prises banals.

C'est un film indépendant à petit budget qui ne se prend pas au sérieux, donc je me sentirais un peu con de le décortiquer pour m'acharner dessus pendant 15 paragraphes. Mais bon, voilà, j'ai quand même eu l'impression que l'auteur ne s'est vraiment pas trop foulé sous prétexte que tout ça c'est juste pour rigoler sans se prendre la tête, et que ses efforts se sont concentrés sur le recrutement de quelques acteurs un peu connus et d'une boîte d'effets spéciaux au rapport qualité-prix honnête. Lance Henriksen, Dave Foley, Kevin Nash et Jimmy Hart n'ont probablement pas passé plus d'un après-midi chacun en studio pour boucler leurs prestations en mode pilote automatique, mais c'était suffisant pour mettre leurs noms sur la jaquette et trouver un distributeur. Le film étant vendu d'avance grâce à ça, pourquoi se faire chier à essayer de faire quelque chose de chouette ? Surtout quand on a l'excuse du "bah en même temps, des monstres qui font du catch, tu t'attendais à du Shakespeare ?"

Entouré de filles en bikini qu'on a mises sur la jaquette parce que ça fait vendre
mais qui ne sont créditées au générique qu'en tant que figurantes,
Jimmy Hart s'auto-imite sans grande conviction...

...tandis que Dave Foley, contraint depuis des années de jouer dans n'importe quoi
pour payer ses dettes et éviter la prison, lit très visiblement ses répliques sur des cartons.

Alors voilà, c'est très paresseux et vraiment pas passionnant à suivre faute d'histoire et de bons personnages, même si c'est pas foncièrement détestable. En fait ce qui est un peu agaçant c'est de se dire que mine de rien il y avait peut-être de quoi faire quelque chose d'amusant et pas trop honteux mais que le type à la tête de tout ça n'avait pas envie de s'en donner la peine, ou pas les compétences pour savoir bien utiliser ce qu'il avait sous la main. Et au bout du compte, ça ne fonctionne ni en tant que film d'horreur ni en tant que comédie, et même pas en tant que petit divertissement sympa pour fan de catch.

 

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Monster Brawl (2011), écrit et réalisé par Jesse Thomas Cook (Scarce). Avec Dave Foley (NewsRadio), Art Hindle (Chromosome 3), Robert "Kurrgan" Maillet (300), Jason David Brown (Septic Man), Kevin Nash (Magic Mike), Jimmy Hart (Caraïbes Offshore), la voix de Lance Henriksen.

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19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 14:46

En mars prochain bien sûr vous irez tous voir la nouvelle version dans laquelle Emma Watson prouvera qu'une fille peut trouver l'amour dans les bras d'un homme riche grâce au syndrome de Stockholm, parce que le féminisme c'est bien sympa mais un beau gros chèque signé Disney c'est difficile à refuser. Pour vous aider à patienter, je me permets de vous proposer une autre adaptation de La Belle et la Bête, un téléfilm produit pour la chaîne Syfy par le réalisateur de Commando avec Schwarzenegger, qui nous annonce sur sa jaquette que "cette fois-ci, ce n'est pas un conte de fée". Eeeeeeh ouais les gars, parce que les studios vous respectent, ils savent que vous n'êtes plus des gamins, alors là c'est la VRAIE histoire sombre et réaliste telle qu'elle s'est VRAIMENT passée pour de VRAI, pas des bobards pour faire rêver les petites filles. Ca n'interdit pas, en revanche, d'essayer de faire rêver les grands garçons avec le physique d'Estella Warren. En tout cas moi je sais que sans sa présence au générique j'aurais pas dépensé 1€ pour me procurer le DVD, mais je suis peut-être le seul à me souvenir avec émotion de cette pauvre fille, une ancienne championne de natation synchronisée et ancienne mannequin dont la carrière d'actrice s'est écrasée au décollage avec La Planète des singes de Tim Burton, et dont le plus gros film depuis a été Kangourou Jack avec Jerry O'Connell.

Belle est ici une lavandière qui aime se promener en mini-robe décolletée dans les bois à la recherche d'ingrédients pour ses lessives. Un jour, elle est sauvée des griffes d'un loup par la Bête, un métalleux clochard avec un masque d'orc récupéré dans les poubelles du Seigneur des Anneaux, qu'on accuse de tous les crimes commis dans la région. Ceux-ci sont en réalité l'oeuvre d'une bestiole en images de synthèse invoquée par une sorcière qui l'utilise pour convaincre son cousin, un noble qui espère hériter du trône à la mort du roi, de la choisir comme future reine, le plan étant que tant qu'il refusera le monstre continuera à bouffer ses soldats, mais que s'il accepte elle l'aidera à capturer la Bête et à tout lui mettre sur le dos pour se faire passer pour un héros auprès du peuple, et s'assurer ainsi d'accéder au pouvoir (qu'il semble à vrai dire déjà posséder avant même d'être roi, et qui consiste à régner sur un unique village d'une vingtaine d'habitants). Heureusement dès sa deuxième rencontre avec la Bête, Belle a compris que c'était un brave garçon qui méritait qu'elle risque sa vie pour l'aider, et ensemble ils vont tenter de rétablir la vérité.

Estella Warren garde la même tenue tout le temps de l'aventure, qui dure pourtant plusieurs jours,
mais on ne va pas s'en plaindre, hein, j'ai raison ou quoi les gars ?


C'est moi ou ça fait un peu beaucoup d'intrigue pour l'adaptation d'une histoire à la base aussi simple que "une gentille fille apprend, en vivant auprès d'un homme monstrueux, qu'il ne faut pas juger les gens sur leur apparence" ? C'est sans doute parce que CETTE FOIS-CI CE N'EST PLUS UN CONTE DE FEE. La vraie vie des personnages imaginaires, c'est compliqué. Bon enfin je taquine mais à vrai dire je peux comprendre que cette énième version ait décidé de mettre de côté la leçon de morale (par ailleurs légèrement hypocrite puisqu'à ma connaissance dans toutes les versions la Bête finit par se transformer en beau gosse comme ça la Belle n'est pas obligée de se marier avec un monstre, parce que les apparences ça compte pas jusqu'au moment où, quand même, ça compte un peu), et de raconter autre chose à la place. Même si ce prétexte de révéler "la véritable histoire" (qui n'est pas qu'un slogan pour la jaquette, c'est répété au début du film lui-même par le narrateur) est absurde, en théorie ne pas raconter exactement la même chose que tous ses prédécesseurs est une bonne idée.

Sans doute pour enfoncer le clou sur le fait que ce n'est pas une gentille fable pour gamins,
cette adaptation comporte plusieurs scènes particulièrement sanglantes.


Malheureusement, comme le film ne laisse dès le départ aucune ambiguïté sur l'identité et les motivations des vrais coupables et sur la vraie nature de la Bête, c'est un peu difficile de se passionner pour cette histoire de complot. D'autant qu'on sent bien que les auteurs ne croyaient pas que quelqu'un se donnerait la peine de regarder jusqu'au bout pour de vrai, et que le scénario paraît de plus en plus bâclé au fur et à mesure qu'il avance. Il y a par exemple une scène vers la fin où la Bête doit s'introduire dans le château par la fenêtre, en escaladant une tour, puis 2 minutes plus tard elle est sauvée par la Belle qui débarque dans la pièce par la porte sans qu'on sache comment elle a bien pu y accéder, et après ça nos deux héros recommencent une conversation qu'ils avaient déjà eue à la scène précédente, avant d'être rejoints par un de leurs potes qui n'avait pourtant aucun moyen de savoir qu'ils étaient là (et dont on ne sait pas comment il a réussi à entrer lui non plus).

Le film se donne la peine de mentionner que le fait que la Bête ne se batte qu'à l'arbalète
est de notoriété publique,et pourtant personne ne doute jamais de sa culpabilité
quand les victimes sont retrouvées décapitées, griffées et mâchouillées.


Les personnages eux-mêmes n'ont pas grand intérêt non plus, et on retrouve à peu près tous les défauts de ce genre de téléfilm fauché : dialogues insipides, décors minables, effets spéciaux indigents, acteurs inconnus qui ne cherchent même pas à cacher qu'ils n'ont pas envie d'être là. Pour un fan de nanars mort de faim, il y a 2-3 petites choses à se mettre sous la dent, comme la scène où "les chiens ont suivi sa trace jusqu'au ruisseau !" mais on ne voit jamais les fameux chiens parce que louer des animaux à un dresseur ça coûte cher et on ne les entend pas non plus parce qu'apparemment même mettre un bruit d'aboiements au loin c'était déjà trop d'efforts. Ou le fait que les graphistes se soient donné la peine de modéliser des fesses au troll. Ou le personnage qui s'étonne que "derrière son aspect monstrueux j'ai découvert que la Bête était la plus gentille créature que j'aie connue" alors qu'il sait depuis le début que c'est simplement un humain victime d'un sort, et qu'il l'a élevé lui-même depuis sa naissance.

Le golem de la sorcière (qu'ils appellent "troll") est probablement la version sans poil
d'un modèle de loup-garou piqué à un autre film, et les images de synthèse sont
encore plus bas-de-gamme que ce que proposent habituellement les productions Syfy.


Malgré ces rares gags involontaires, ou le charme poupin de sa vedette, je ne pense pas qu'il y ait vraiment de quoi justifier de passer une heure et demie devant. Enfin, je ne sais pas, peut-être que c'est encore drôle pour quelqu'un qui n'aurait pas déjà vu des dizaines de productions Syfy exactement dans la même veine, mais moi ça fait un petit moment que je suis blasé face à banquet royal dont l'aliment le plus luxueux est une grappe de raisins, un village médiéval dont on ne voit jamais plus de deux bâtiments, ou une actrice qui n'arrive jamais à prononcer correctement les noms compliqués comme "Ahura Mazda".

 

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La Belle et la Bête (Beauty and the Beast, 2009), réalisé par David Lister (Malibu Shark Attack) sur un scénario de Gavin Scott (Small Soldiers). Avec Estella Warren (La Planète des singes), Rhett Giles (Quantum Apocalypse), Vanessa Gray (The Strip), Victor Parascos (Les Sirènes de Mako).

 

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31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 10:29

Eh ben les amis, on peut pas dire que ce soit la pêche miraculeuse, la sélection d'Halloween de cette année. J'espérais relever le niveau en trichant un peu avec un film même pas distribué en DVD en France (rassurez-vous quand même, il y a une VF et une VO sous-titrée sur le disque Zone 1), mais dont j'avais lu le plus grand bien, et qui en plus était complètement dans le thème du mois. Ecrit et réalisé par un sbire de Bryan Singer et affichant un casting respectable à défaut d'être impressionnant, c'est un direct-to-video "de luxe" proclamé comme "le meilleur film sur Halloween de ces 30 dernières", et j'aurais dû me méfier rien qu'avec ça, parce que dans un domaine où la concurrence a été aussi faiblarde depuis La Nuit des masques, ça ne veut rien dire. Enfin, ça veut dire "un des rares films potables sur Halloween sortis après le seul qui était vraiment bien" et "si j'inclus une formule bien vendeuse à ma critique, je vais me retrouver cité sur la jaquette du film avec l'URL de mon site et ça me fera de la pub gratos". Vous vous rendez compte de la chance que j'ai, du fait que les éditeurs ignorent mon existence et m'envoient pas leurs films en avance ? Ca m'évite d'être tenté de devenir le genre de gros fils de pute prêt à écrire des slogans pour n'importe quel truc moyen pour faire mon autopromo ou pire, pour la fierté d'être dans les premiers à encenser un petit-film-indé-trop-cool-dont-t'as-pas-encore-entendu-parler.

Trick 'r Treat (quand j'étais petit, j'avais lu une histoire de Mickey ou Donald qui traduisait ça par "des bonbons ou des bobos", mais maintenant je crois qu'on emploie plutôt "bêtise ou friandise") se passe dans une petite ville américaine la nuit du 31 octobre. Les sorts funestes de différents personnages se croisent : un groupe de jeunes femmes en goguette espérant que l'une d'elle vive enfin sa "1ère fois", des gamins qui font se raconter une histoire qui fait peur dans un coin lugubre, un vieux grincheux solitaire qui n'aime pas qu'on vienne lui quémander des bonbons... En tout, cinq petites histoires s'enchevêtrent sous le regard d'un étrange enfant costumé qui semble particulièrement soucieux du respect des traditions d'Halloween...
 


Même s'il n'a qu'un tout petit rôle, ça fait plaisir de voir que le gamin de
Bad Santa
continue sa carrière d'acteur à Hollywood malgré un physique peu avantageux.


Je sais que mon premier paragraphe n'était pas spécialement enthousiaste, et c'est vrai que le film m'a franchement déçu, mais je ne voudrais pas exagérer : dans son genre, il n'est quand même pas si mal. Le scénario se donne la peine de bien exploiter le thème d'Halloween, mais aussi de revisiter des sujets classiques de l'horreur, comme les loups-garous, les vampires, les revenants ou les légendes urbaines. Il s'efforce d'éviter d'être trop prévisible en montrant que personne n'est à l'abri : les acteurs un peu connus, les enfants, les jeunes ados, tout le monde peut crever violemment, pas seulement les habituels lycéens joués par des quasi-trentenaires. Et puis, le fil rouge est plutôt bien trouvé, ce petit bonhomme masqué constituant une présence intriguante et inquiétante tout au long du film...

 


Les moins de seize ans, qui ne cherchent ni à baiser, ni à boire de l'alcool ou consommer des drogues,
sont souvent épargnés dans le cinéma d'horreur, mais pas ici.


...jusqu'au moment où il y prend une part plus active, pour un chapitre certes rigolo, mais qui casse le mystère et l'originalité du personnage. Un enfant qui va apporter son approbation muette à une série de crimes atroces, ça n'est pas quelque chose qu'on voit dans n'importe quel film d'horreur. Alors qu'un monstre, visiblement joué par un cascadeur, qui s'introduit chez les gens pour les tuer, c'est plus banal. Et la banalité est finalement un problème assez récurrent de Trick 'r Treat : oui, il y a quelques bonnes idées, mais il y en a aussi pas mal qui tombent à plat. Les coups de théâtre ne sont pas si surprenants que ça, surtout qu'on nous ressert plusieurs fois le cliché du personnage à l'air innocent et fragile qui se révèle être un prédateur plutôt qu'une proie. Les intrigues sont simplettes, il n'y a pas spécialement de suspense, de moments vraiment flippants.
 


Dommage que l'auteur n'ait pas voulu garder "Sam" aussi énigmatique jusqu'au bout.


Et au bout du compte, je crois que le problème peut tout simplement se résumer au fait que le film à sketches est un genre casse-gueule qui ne donne que rarement de grands films. Vous et moi, on aime tous La Quatrième Dimension et Les Contes de la Crypte évidemment, mais il faut reconnaître qu'une série d'épisodes bout-à-bout ne constitue pas vraiment un film, surtout si on ne choisit que des épisodes sympathiques mais pas franchement mémorables. Alors voilà, même si je peux reconnaître qu'il est dans les quelques films potables de ma sélection de cette année, et qu'il est peut-être bien "le meilleur film sur Halloween en 30 ans" si on considère que L'Etrange Noël de Monsieur Jack ne compte pas et qu'on ne le compare qu'à des nullités comme La Nuit d'Halloween ou Le Masque d'Halloween ou même aux films de Rob Zombie, Trick 'r Treat reste à mes yeux un "petit" film pas complètement réussi, et certainement pas un nouveau classique. Si ça vous emmerde d'acheter des DVDs en import, rassurez-vous, vous ne passez pas à côté d'une oeuvre indispensable.

 

 

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Trick 'r Treat (2007), écrit et réalisé par Michael Dougherty (X-Men 2). Avec Brian Cox (Le Sixième sens), Dylan Baker (Happiness), Anna Paquin (True Blood), Leslie Bibb (Ricky Bobby roi du circuit), Tahmoh Penikett (BattleStar Galactica), Jean-Luc Bilodeau (Kyle XY).
 

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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 18:11

Je ne sais plus si je pense à mettre un film d'horreur fançais dans ma sélection annuelle d'octobre, mais tout n'est pas aussi nul que La Horde, alors ça vaut le coup de jeter un oeil de temps en temps sur ce qui se fait de notre côté de l'Atlantique dans ce domaine, même pour moi qui ne suis pas spécialement fan de ce que produit le cinéma français de nos jours.

Martyrs, c'est le 2ème film de Pascal Laugier après Saint Ange, qui lui a valu son entrée à Hollywood (où il a tourné le The Secret avec Jessica Biel, que j'ai trouvé plutôt réussi) puis plus rien du tout (il devait faire le remake d'Hellraiser mais c'est tombé à l'eau). Vous le devinez sans doute au titre et à la jaquette : c'est un film où on souffre beaucoup. Il y a quelque chose dans l'image d'une fille en marcel blanc tâché de sang, avec les cheveux collés par la sueur sur un visage sale et angoissé, qui te signale directement qu'ici, le danger n'est pas de crever, mais de survivre assez longtemps pour subir les pires sévices. C'est l'équivalent visuel d'un slogan sur le thème "les plus chanceux meurent les premiers". Ici on entre tout de suite dans le vif du sujet puisque ça démarre sur une gamine mutilée qui s'échappe du local sordide où elle a été séquestrée et torturée. Pendant sa convalescence, personne ne parvient à la faire parler de son calvaire, pas même la fillette qui se lie d'amitié avec elle. Pourtant, le souvenir de tout ça est toujours présent, sous la forme d'une mystérieuse créature qui hante ses cauchemars.

Je n'avais rien lu sur le film avant de le voir, et c'est tant mieux, une de ses principales forces étant sa capacité à surprendre en partant dans une nouvelle direction chaque fois qu'on pense avoir compris quel allait être le sujet réel de l'intrigue. Il s'aventure sur des terrains reconnaissables, évoque Oeil pour oeil, Funny Games, Hostel, The Woman, puis bifurque quand la situation devient trop familière. Il tue brutalement un personnage que tu pensais important pour la suite, il coupe court à un rebondissement pour le remplacer par un autre. Il commence par aborder des thèmes plutôt classiques, comme la vengeance et son échec à guérir les blessures, ou la survie comme source de culpabilité plutôt que de soulagement, puis t'avoue qu'il va finalement explorer quelque chose de plus singulier et tordu. Du coup, si vous êtes un tant soit peu intrigué par le peu que j'en ai dévoilé jusqu'ici pour envisager un visionnage, je vous conseille vraiment d'aller directement au dernier paragraphe de cette chronique. Pour ceux qui ont vraiment besoin d'en savoir plus pour se décider...
 


Tourné au Canada, le film est l'occasion de voir un futur réalisateur chouchou des critiques,
Xavier Dolan, dans un petit rôle.


...disons, toujours sans trop en révéler, que le reste de l'histoire se déroule 15 ans après l'intro, alors que Lucie, la jeune fille traumatisée, a identifié ses tortionnaires et se rend chez eux pour les tuer. Elle est bientôt rejointe par Anna, sa seule amie, qui va découvrir que ces braves gens n'ont pas changé de hobby et ont aménagé, dans leur sous-sol, un cachot où ils font subir des sévices abominables à une jeune femme. Et Anna va à son tour se retrouver prisonnière de bourreaux aux motivations métaphysiques, cobaye d'une expérience sur le martyre. Qu'y a-t-il au bout de la souffrance, quand le corps est encore à peine vivant et que l'esprit est obligé de se barrer avant la fin parce que c'est devenu insupportable ?
 


Chaque fois qu'on espère que le pire est passé, il se passe encore pire.


Il est sans doute inutile de préciser que c'est un film très dur, qu'on ne regarde pas pour s'amuser. Ici, pas de tortures invraisemblablement élaborées comme dans les Saw pour se rappeler que ça n'est qu'un film sur un guignol qui veut donner le goût de la vie à des gens qui ne lui ont rien demandé, pas l'humour noir d'un Eli Roth pour atténuer la violence. C'est 1h30 de gens qui meurent et de pauvres filles qui en prennent plein la gueule, sans répit, sans espoir. Du coup, la comparaison avec quelque chose comme Shuttle est tentante, mais Martyrs est beaucoup plus intriguant, original et audacieux. On n'a pas l'impression d'être devant l'oeuvre d'un sadique qui voulait juste te montrer à quel point la vie peut être merdique et la douleur infinie, même si dans le dernier acte il y a vraiment des moments où on se dit, pitié, faites que ça se termine. Et on continue, parce qu'on veut savoir où tout ça va mener. Si vous vous sentez prêt à encaisser un film dérangeant, que la censure allait interdire au moins de 18 ans avant que le réalisateur ne fasse appel, je vous le conseille, mais dans une soirée Halloween un peu goleri, ça pourrait casser l'ambiance.


 

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Martyrs (2008), écrit et réalisé par Pascal Laugier (The Secret). Avec Morjana Alaoui (Rock the Casbah), Mylène Jampanoï (Gainsbourg, vie héroïque), Patricia Tulasne (Laurence Anyways), Catherine Bégin (Laurence Anyways).

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Fais pas ta pute

Bon, j'aime pas mendier, mais tu sais que je t'aime, ami lecteur, et que je sais que tu adores ce que j'écris, alors je me disais que par exemple, tu vois,  pour faire un beau geste, ce serait sympa si une fois de temps en temps histoire de filer un petit coup de pouce, tu lâchais quelques piécettes pour que j'ai un film de plus à chroniquer ici tu vois ? Non je sais que ça fait minable de réclamer comme ça mais putain,  tu crois qu'un mec qui a payé pour voir Gingerdead Man se soucie encore de son image de marque ? Et je sais que c'est la crise et que t'as des fins de mois difficile, mais bordel je demande pas la lune non plus, quand je pense au temps que tu passes GRATUITEMENT sur mon blog qui illumine ta journée ennuyeuse au bureau, je me dis que m'offrir un DVD de temps en temps ce serait un juste retour des choses quand même. Y a pas d'obligation hein, mais quand même quoi vazi fais pas ta pute. A ton bon coeur, mec. Tu le regretteras pas. Et je te cacherai pas que pour le moment, cette opération est un bide complet donc si tu décidais de participer, ça ferait de toi le premier contributeur, soit un genre de membre Gold du site tu vois, la classe. En plus si ça se trouve c'est déductible des impôts ou un truc du genre, renseigne-toi mec, ça vaut le coup.

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