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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 08:45
The Wrestler a fait un peu parler de lui il y a quelques mois, encore qu'en France pas tant que ça, mais en dehors de ça on ne peut pas dire que le catch ait inspiré beaucoup de bons films, à part des documentaires. Quand on y réfléchit, le catch n'a d'ailleurs pas inspiré beaucoup de films de fiction, bons ou mauvais, comparé à la boxe par exemple. Du coup, le fan de la discipline sera toujours curieux à chaque nouvelle sortie. Et à vrai dire, sur le papier Super Nacho avait de quoi séduire, puisqu'il proposait la rencontre entre le monde pittoresque de la lucha libre, le catch mexicain, et une indéniable nature comique, l'acteur Jack Black.

Plutôt fan du gros chanteur du tandem Tenacious D, je m'attendais à un bon moment de rigolade avec cette nouvelle adaptation libre (après L'Homme au masque d'or, film français avec Jean Reno) de l'histoire vraie de Fray Tormenta, ce curé mexicain qui catchait sous un masque pour gagner de quoi nourrir les enfants de son orphelinat. Maintenant que j'ai pu constater le "talent" du réalisateur mormon Jared Hess, j'avoue que je ne regrette pas que son premier film, Napoleon Dynamite, n'ait jamais été distribué en France, et que je crains un peu que Jemaine Clements, la moitié du groupe néo-zélandais Flight of the Conchords, ne se soit gravement fourvoyé dans un film de merde en tournant Gentlemen Broncos sous sa direction mais on verra bien.

En attendant donc, penchons-nous sur le cas de Super Nacho, disponible en DVD pour une dizaine d'euros après une sortie discrète dans une poignée de salles parisiennes il y a 3 ans. Jack Black y campe Ignacio, un jeune homme qui rêvait de devenir luchador et a été puni pour ça par les moines de son orphelinat, qui l'ont contraint à devenir cuisinier pour le détourner de sa passion jugée trop violente. Malheureusement, la paroisse est sans le sou et Ignacio doit servir à tous les repas des tortillas chips défraîchies qu'une bonne âme abandonne pour lui dans une ruelle.

Le film s'ouvre bien entendu sur un générique stylé typique des comédies "indépendantes"
un peu trop précieuses et mignonnes à la
Juno.

Et voilà qu'un jour, un vagabond teigneux l'agresse pour lui dérober son sac de chips. Impressionné par les qualités physiques du malandrin, Ignacio décide de faire équipe avec lui dans des matchs de catch à quatre. Son maigrichon compagnon adopte le nom d'Esqueleto, tandis qu'il dissimule son identité sous un masque et se fait appeler Nacho pour ne pas que les gens de l'orphelinat le reconnaissent. Les défaites s'enchaînent pour l'improbable duo, mais les peomoteurs les paient quand même, ce qui les incite à persévérer. Ignacio parviendra-t-il à protéger son secret pour éviter que les moines lui interdisent de remonter sur le ring ? Lui et son compère gagneront-ils le droit d'affronter le champion local, le cruel Ramses, pour remporter la cagnotte de 10.000 pesos et sauver l'orphelinat de la ruine ? Combien de gags à base de pets le réalisateur va-t-il parvenir à caser au cours des 90 minutes de cette laborieuse comédie pour enfants ?

Les séquences de lucha bénéficient de la présence de vrais catcheurs
comme ici Silver King dans le rôle de Ramses.

Je pourrais faire mon gros wrestling nerd et vous expliquer rageusement, avec force détails, à quel point Super Nacho est clairement l'oeuvre de quelqu'un qui ne connaît absolument rien au catch et ne porte à la lucha libre qu'un intérêt tout superficiel d'intello condescendant qui trouve ça délicieusement kitsch. Cela dit, à bien y réfléchir je ne crois pas que ce soit réellement pour cette raison que c'est un mauvais film, donc je laisse carrément tomber cet aspect. Non, le gros problème de Super Nacho, c'est que c'est censé être une comédie et que ça n'est absolument pas drôle.

A plusieurs reprises les adversaires de Nacho tentent de lui ôter son masque en plein match,
chose que même les "méchants" ne font jamais dans la vraie lucha libre.

Je ne peux pas dire que j'aie adoré Bienvenue chez les ch'tis. Mais je dois avouer, quelques gags m'ont fait rire. Vous avez des gens par contre qui se retiendront de rire pendant tout le film pour pouvoir ensuite déclarer fièrement qu'ils l'ont haï de A à Z, parce qu'avoir ne serait-ce que souri à un seul gag d'une comédie populaire comme ça, c'est la rchuma. Et si je vous parle de ça c'est pour vous dire que ce n'était pas du tout dans cet état d'esprit que j'étais en commençant le visionnage de Super Nacho ; je n'avais aucun a priori négatif vis-à-vis du film et j'avais envie de rire un bon coup. Après quelques minutes je n'avais toujours pas ri mais je me disais encore que c'était peut-être simplement que le démarrage était un peu lent, le temps de planter l'ambiance, les personnages, que ça allait décoller ensuite. Mais alors que les saynètes poussives défilaient les unes après les autres, il a fallu finir par se rendre à l'évidence : le film était bien parti pour ne pas me faire rire une seule fois. Et effectivement, jusqu'au générique de fin je n'ai malheureusement pas eu à me retenir pour ne pas desserrer les dents du tout, si ce n'est pour bâiller d'ennui.

Ouaf ouaf il lui badigeonne du caca sur la figure, qu'est-ce qu'on rigole.

Les principaux responsables de cet énorme ratage sont évidemment ses auteurs. C'est vrai que c'est une production Nickelodeon, donc avant tout destinée aux gosses, même si en France elle n'est pas vraiment vendue comme telle, mais quand même. Je ne crois pas que le public de Bob l'Eponge soit incapable d'apprécier autre chose que les tentatives d'humour les plus simplettes possibles. Or Jerusha et Jared Hess ne nous proposent malheureusement que ça. Oh la la, comme il est maigre celui-là, c'est drôle, quel gag ! Et celle-ci, elle est grosse dis donc, c'est drôle aussi, encore un bon gag ! Et dans le catch mexicain, y a des nains, c'est pas le gag du siècle ça, des nains ? Non, même pas, puisque le gag du siècle, c'est à chaque fois qu'un personnage lâche un prout bien sûr ! Ah la la, ça va loller dans les chaumières ma bonne dame avec de l'humour surpuissant comme ça. Evidemment pour des gosses de 6-8 ans, ça passera, mais au-delà, mieux vaudra un bon Pixar, ou même les moins bons Pixar, ou même les moins bons films de Dreamworks Animation.

Hi hi la bouffe que prépare Ignacio ressemble à de la morve, et le spectateur est morve de rire.

Pour un adulte s'étant laissé piéger, qui regardera le film en pensant avoir affaire au genre de comédie dont Jack Black est coutumier, ce sera encore pire. Et là, je dois le dire, le couple Hess n'est pas seul à blâmer, je pense. Une partie de la faute en incombe à Jack Black lui-même, pour avoir pensé qu'un faux accent mexicain, des grimaces et un maximum de cabotinage parviendraient à faire rire quand même en dépit de dialogues et de situations pas drôles. Certes, à peu près tout le reste du casting est au diapason, que ce soit Héctor Jiménez (le type qui joue Esqueleto, prochainement à l'affiche de Sin Nombre) ou Peter Stormare dans une apparition aussi brève qu'inutile, mais il reste le plus gros fautif, pour avoir cru qu'il pourrait porter sur ses épaules un truc aussi mauvais.

Si notre Smaïn national a bien prouvé une chose, c'est que quand on a des répliques
pas drôles à débiter, il n'y a rien de tel que de grosses mimiques bien appuyées pour les souligner.

Le film et ses acteurs n'en finissent plus de s'enliser (ça ne dure qu'une heure et demie et on a quand même l'impression que ça traîne en longueur en multipliant les séquences inutiles) et en l'absence totale de gags valables ça n'est malheureusement pas l'intrigue bateau et cousue de fil blanc qui aidera à accrocher. Pas marrant, pas charmant, pas touchant, ce triste navet n'a quasiment aucune chance de séduire ni un fan de catch ni un fan de son acteur principal.
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Bon, j'aime pas mendier, mais tu sais que je t'aime, ami lecteur, et que je sais que tu adores ce que j'écris, alors je me disais que par exemple, tu vois,  pour faire un beau geste, ce serait sympa si une fois de temps en temps histoire de filer un petit coup de pouce, tu lâchais quelques piécettes pour que j'ai un film de plus à chroniquer ici tu vois ? Non je sais que ça fait minable de réclamer comme ça mais putain,  tu crois qu'un mec qui a payé pour voir Gingerdead Man se soucie encore de son image de marque ? Et je sais que c'est la crise et que t'as des fins de mois difficile, mais bordel je demande pas la lune non plus, quand je pense au temps que tu passes GRATUITEMENT sur mon blog qui illumine ta journée ennuyeuse au bureau, je me dis que m'offrir un DVD de temps en temps ce serait un juste retour des choses quand même. Y a pas d'obligation hein, mais quand même quoi vazi fais pas ta pute. A ton bon coeur, mec. Tu le regretteras pas. Et je te cacherai pas que pour le moment, cette opération est un bide complet donc si tu décidais de participer, ça ferait de toi le premier contributeur, soit un genre de membre Gold du site tu vois, la classe. En plus si ça se trouve c'est déductible des impôts ou un truc du genre, renseigne-toi mec, ça vaut le coup.

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