13 mars 2010
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Sorti chez nous au cinéma sans grand bruit il y a un peu moins de 3 ans, Mise à prix fait actuellement partie d'une des fréquentes opérations "1 DVD = 10 €, 3 DVD = 20 €" proposées par Universal (il me semble que celle-ci se termine dans moins de pas longtemps, donc si vous avez des conneries comme Dragon Ball Evolution à acheter pour pas trop cher, dépêchez-vous). Réalisé par l'auteur de Narc (que j'ai pas vu) qui sortira cette année son adaptation ciné de L'Agence tous risques, le film est un polar au style souvent comparé à ceux de Tarantino et Guy Ritchie, mais alors que ces deux têtes de noeuds remportent généralement l'adhésion des branchouilles, Mise à prix n'a qu'un score assez lamentable de 27 % sur Rotten Tomatoes. Mais bon, comme vous le savez si vous avez eu le bon goût d'aimer Jason X et ses 21 %, les critiques cités par Rotten Tomatoes c'est tous des cons.
Mise à prix s'ouvre sur la planque de deux agents du FBI, joués par Ray Liotta et Ryan Reynolds, devant la maison d'un parrain de la Mafia mourant, Primo Sparazza. Ils captent une conversation téléphonique leur révélant que la tête de Buddy "Aces" Israel, prestidigitateur de Las Vegas et membre du clan Sparazza sur le point de trahir les siens pour obtenir l'immunité, est mise à prix pour un million de dollars. Sparazza a déjà un homme à lui sur le coup, le Suédois, mais l'un de ses lieutenants, alléché par la prime, décide de mettre lui-même sa propre équipe de tueurs aux trousses de Aces afin de couper l'herbe sous le pied du Suédois et ainsi d'empocher le million.
Comme Aces doit servir de témoin-clé dans ce qui serait le plus gros procès anti-Mafia de l'Histoire, les deux agents se retrouvent chargés de le retrouver et de le protéger des assassins à sa poursuite. Mais un prêteur de caution et ses acolytes sont également à la recherche du magicien, de même que divers autres mercenaires et surineurs professionnels ayant eu vent de la mise à prix d'un million de dollars. Les uns et les autres se doutent bien que d'autres chasseurs poursuivent le même gibier, mais chacun pense, à tort, avoir une longueur d'avance sur la concurrence... Aces, quant à lui, attend fébrilement dans le penthouse d'un hôtel près du lac Tahoe que son accord avec le FBI soit finalisé, en se bourrant les narines de coke. Et forcément, quand tout ce petit monde finit par se retrouver, ça pète.
A part pour The Marine qui s'est révélé être un petit nanar assez amusant, je n'ai pas eu beaucoup de chance ces temps-ci, avec une série de films au mieux décevant, et le plus souvent tout pourris. Miracle, Mise à prix est pour sa part plutôt une bonne surprise. Oscillant nonchalamment entre comédie noire, film d'action et thriller dramatique, il n'excelle vraiment dans aucun des genres mais parvient au moins à les faire cohabiter plutôt harmonieusement et propose pas mal de petites trouvailles originales et/ou rigolotes pour se démarquer des ouatmille films de gangsters/tueurs à gages sortis ces 20 dernières années. Des situations ou des personnages étonnants, une manière habile de changer de ton ou de mélanger les registres. Comme le film semble se croire plus malin qu'il ne l'est réellement, je ne peux pas affirmer que c'est parce que le réalisateur maîtrisait parfaitement son truc ou si c'est juste le fruit d'un heureux accident, mais en tout cas, ça donne un film surprenant, qui ne se contente pas de singer les Tarantino et Ritchie susmentionnés.
Je ne voudrais pas en révéler trop pour ne pas gâcher, mais il y a par exemple une scène où un des tueurs a une conversation avec la dépouille de sa dernière victime en date, pour lui faire dire qu'elle le pardonne. C'est sans doute le moment le plus drôle du film, mais au lieu de jouer ça façon grosse farce, ha ha ha j'ai tué un type et comme je suis trop un ouf je rigole avec son cadavre, l'acteur (Chris Pine, qui a par la suite incarné Kirk dans le nouveau Star Trek) joue sérieusement, en y mettant de l'émotion, et c'est du coup encore plus drôle, cet air de sincérité dans un geste aussi débile et absurde. Ouais, raconté comme ça je sais pas si ça fait envie, mais c'est toujours comme ça quand on essaie d'expliquer pourquoi c'est drôle alors faut juste me croire sur parole.
Il y a vraiment pas mal d'autres bonnes scènes, portées par de bons acteurs et bons personnages, tel que Jason Bateman en avocat minable geignant sans retenue sur sa misère sexuelle ou Nestor Carbonell (le maire dans The Dark Knight) en tueur à gages tentant de rendre moins douloureux les derniers instants de vie d'une victime collatérale de sa mission d'assassinat. Comme ça n'est pas trop décousu, Mise à prix n'en prend pas pour autant l'allure d'un "film à sketches", ça suit assez bien son fil conducteur sans trop dériver dans des digressions totalement inutiles à l'intrigue et ne laisse jamais le temps de s'ennuyer.
Tout n'est pas parfait hélas, il y a quelques tics agaçants (le nom et la profession des personnages qui s'affichent à l'écran lors de leur première apparition, effet aujourd'hui ringard et complètement inutile dans ce film-ci) et surtout une conclusion qui 1) joue la carte du gros coup de théâtre inattendu alors qu'on voit venir d'assez loin les "surprises" et 2) oublie complètement l'aspect "comédie noire" du reste du film pour virer au mélodrame sérieux ce qui fait que du coup, ça fait un peu cheveu sur la soupe. Et ça a beau n'être que les 5-10 dernières minutes, ça gâche pas mal l'ensemble et c'est bien dommage. Ca reste un chouette petit film, dont la personnalité et la loufoquerie compensent suffisamment les défauts et les maladresses pour en faire un divertissement honnête qui vaut à peu près ses 10 €.
Mise à prix s'ouvre sur la planque de deux agents du FBI, joués par Ray Liotta et Ryan Reynolds, devant la maison d'un parrain de la Mafia mourant, Primo Sparazza. Ils captent une conversation téléphonique leur révélant que la tête de Buddy "Aces" Israel, prestidigitateur de Las Vegas et membre du clan Sparazza sur le point de trahir les siens pour obtenir l'immunité, est mise à prix pour un million de dollars. Sparazza a déjà un homme à lui sur le coup, le Suédois, mais l'un de ses lieutenants, alléché par la prime, décide de mettre lui-même sa propre équipe de tueurs aux trousses de Aces afin de couper l'herbe sous le pied du Suédois et ainsi d'empocher le million.
Comme Aces doit servir de témoin-clé dans ce qui serait le plus gros procès anti-Mafia de l'Histoire, les deux agents se retrouvent chargés de le retrouver et de le protéger des assassins à sa poursuite. Mais un prêteur de caution et ses acolytes sont également à la recherche du magicien, de même que divers autres mercenaires et surineurs professionnels ayant eu vent de la mise à prix d'un million de dollars. Les uns et les autres se doutent bien que d'autres chasseurs poursuivent le même gibier, mais chacun pense, à tort, avoir une longueur d'avance sur la concurrence... Aces, quant à lui, attend fébrilement dans le penthouse d'un hôtel près du lac Tahoe que son accord avec le FBI soit finalisé, en se bourrant les narines de coke. Et forcément, quand tout ce petit monde finit par se retrouver, ça pète.
Pour une fois, le témoin à protéger n'est ni une charmante jeune femme ni un pauvre gamin innocent
mais une sale petite raclure. Jeremy "tête-à-claques" Piven est parfait dans le rôle.
mais une sale petite raclure. Jeremy "tête-à-claques" Piven est parfait dans le rôle.
A part pour The Marine qui s'est révélé être un petit nanar assez amusant, je n'ai pas eu beaucoup de chance ces temps-ci, avec une série de films au mieux décevant, et le plus souvent tout pourris. Miracle, Mise à prix est pour sa part plutôt une bonne surprise. Oscillant nonchalamment entre comédie noire, film d'action et thriller dramatique, il n'excelle vraiment dans aucun des genres mais parvient au moins à les faire cohabiter plutôt harmonieusement et propose pas mal de petites trouvailles originales et/ou rigolotes pour se démarquer des ouatmille films de gangsters/tueurs à gages sortis ces 20 dernières années. Des situations ou des personnages étonnants, une manière habile de changer de ton ou de mélanger les registres. Comme le film semble se croire plus malin qu'il ne l'est réellement, je ne peux pas affirmer que c'est parce que le réalisateur maîtrisait parfaitement son truc ou si c'est juste le fruit d'un heureux accident, mais en tout cas, ça donne un film surprenant, qui ne se contente pas de singer les Tarantino et Ritchie susmentionnés.
Il n'y a pas de vrai premier rôle dans le film, mais on retrouve de nombreuses têtes connues
dans les seconds, comme ici Matthew Fox, le Jack de la série Lost.
dans les seconds, comme ici Matthew Fox, le Jack de la série Lost.
Je ne voudrais pas en révéler trop pour ne pas gâcher, mais il y a par exemple une scène où un des tueurs a une conversation avec la dépouille de sa dernière victime en date, pour lui faire dire qu'elle le pardonne. C'est sans doute le moment le plus drôle du film, mais au lieu de jouer ça façon grosse farce, ha ha ha j'ai tué un type et comme je suis trop un ouf je rigole avec son cadavre, l'acteur (Chris Pine, qui a par la suite incarné Kirk dans le nouveau Star Trek) joue sérieusement, en y mettant de l'émotion, et c'est du coup encore plus drôle, cet air de sincérité dans un geste aussi débile et absurde. Ouais, raconté comme ça je sais pas si ça fait envie, mais c'est toujours comme ça quand on essaie d'expliquer pourquoi c'est drôle alors faut juste me croire sur parole.
Le trio de tueurs néo-nazis post-apocalyptiques à tronçonneuses fait partie
des éléments les plus rigolos de Mise à prix, et le moins demeuré de la bande
a droit à la scène la plus drôle du film.
des éléments les plus rigolos de Mise à prix, et le moins demeuré de la bande
a droit à la scène la plus drôle du film.
Il y a vraiment pas mal d'autres bonnes scènes, portées par de bons acteurs et bons personnages, tel que Jason Bateman en avocat minable geignant sans retenue sur sa misère sexuelle ou Nestor Carbonell (le maire dans The Dark Knight) en tueur à gages tentant de rendre moins douloureux les derniers instants de vie d'une victime collatérale de sa mission d'assassinat. Comme ça n'est pas trop décousu, Mise à prix n'en prend pas pour autant l'allure d'un "film à sketches", ça suit assez bien son fil conducteur sans trop dériver dans des digressions totalement inutiles à l'intrigue et ne laisse jamais le temps de s'ennuyer.
Jason Bateman n'a que deux scènes assez brèves en larve alcoolo
mais parvient à rendre son personnage mémorable quand même.
mais parvient à rendre son personnage mémorable quand même.
Tout n'est pas parfait hélas, il y a quelques tics agaçants (le nom et la profession des personnages qui s'affichent à l'écran lors de leur première apparition, effet aujourd'hui ringard et complètement inutile dans ce film-ci) et surtout une conclusion qui 1) joue la carte du gros coup de théâtre inattendu alors qu'on voit venir d'assez loin les "surprises" et 2) oublie complètement l'aspect "comédie noire" du reste du film pour virer au mélodrame sérieux ce qui fait que du coup, ça fait un peu cheveu sur la soupe. Et ça a beau n'être que les 5-10 dernières minutes, ça gâche pas mal l'ensemble et c'est bien dommage. Ca reste un chouette petit film, dont la personnalité et la loufoquerie compensent suffisamment les défauts et les maladresses pour en faire un divertissement honnête qui vaut à peu près ses 10 €.