Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 11:43

Zombie LoverOui, bon, je sais. J'avais dit que je ne le ferais plus, et puis nous y re-voilà quand même. Il y a comme ça des mauvaises habitudes dont on n'arrive pas à se débarrasser même quand on sait que c'est honteux et que ça nous fait plus de mal que de bien. Pour moi c'est les films de zombies, pour vous c'est probablement de se masturber en pensant à votre ex, et je vous juge pas, alors soyez gentils, me jugez pas non plus. De toutes façons, j'allais quand même pas exclure les morts-vivants du mois spécial horreur, n'est-ce pas ?

Pour une fois il n'est pas question d'épidémie à grande échelle et de survie à coups de fusil, ici il n'y a qu'un seul zombie qui végète paisiblement dans une baignoire pendant la majeure partie du film. Elle s'appelle Wendy, c'est une lycéenne et, quelques semaines après sa mystérieuse disparition, elle a été déclarée officiellement morte par les autorités. Ses meilleurs amis, les frères Darling, la retrouvent en train d'errer dans la nature à l'état de morte-vivante, et décident de la cacher dans une maison dont ils assurent la garde. Ils s'efforcent de prendre soin d'elle mais s'aperçoivent qu'ils ne savent pas vraiment comment on entretient un cadavre en décomposition. Après quelques temps, deux d'entre eux finissent par se trouver d'autres centres d'intérêt, mais le troisième, qui avait le béguin pour elle de son vivant, s'obstine dans une relation malsaine avec cette créature à peine consciente et presque totalement apathique.


Zombie Lover 01Attendez-vous à plus de scènes ressemblant à ça qu'à World War Z ou La Nuit des morts-vivants.

 
Avec son titre "français" et cette jaquette j'avoue que je m'attendais un peu au genre "rigolons entre potes sur les zombies parce que c'est trop rigolo et cool les zombies". Le titre original est plus révélateur de la vraie nature de Zombie Lover : Make-Out with Violence, ça fait tout de suite "petit film indé gentiment prétentieux", et effectivement, c'en est un. On sent que les réalisateurs (dont c'est le premier long métrage) aimeraient bien devenir Wes Anderson ou Sofia Coppola quand ils seront grands. Bien sûr les protagonistes sont timides et un peu bizarres, bien sûr les filles sont fantasques (et mignonnes mais pas le genre belles comme des actrices hollywoodiennes),
bien sûr tout le monde est blanc parce que c'est réalisé entre amis et que même quand on n'est pas raciste on n'a pas l'occasion d'avoir des amis noirs quand on est un petit bourgeois blanc d'une petite ville bien tranquille, bien sûr la bande originale comporte des dizaines de petites chansonnettes pop douces-amères qui finissent par se ressembler toutes, bien sûr les couleurs sont à fond surtout les jaunes et les verts et les rouges, bien sûr on y apprend que c'est pas facile de devenir adulte (c'est peut-être ce qui est censé justifier les références à Peter Pan) (ah ben je vous avais prévenu que c'était gentiment prétentieux hein) et de vivre de belles histoires avec des filles fantasques quand on est un mec timide et un peu bizarre. En fait ça frise la caricature de comédie dramatique "indé", au point qu'on pourrait presque croire à une parodie, surtout que les rôles des lycéens sont tenus par des acteurs qui ne font aucun effort pour cacher qu'ils ont presque trente piges.


Zombie Lover 04Avouez, la première image qui vous vient à l'esprit quand on vous dit "film de zombies",
ça n'est pas celle avec des couleurs pétantes de lycéens de 28 ans fantasques
qui ont du mal à s'avouer leurs sentiments pour les autres sur du sous-Weezer.


Pourtant, ça ne fait même pas aussi artificiel qu'un truc comme Away We Go, et en plus il faut reconnaître que cette approche du genre surexploité qu'est le film de zombies est plus originale que l'habituelle "je suis trop un fan de Romero et je voudrais lui rendre hommage parce que c'est plus facile que de créer une oeuvre rien qu'à moi". Malheureusement, le film se casse la gueule au bout d'une demi-heure, parce que finalement cette fille zombie arrive un peu comme un cheveu sur la soupe dans ce qui aurait pu être une histoire sur le deuil, l'amitié et la maladresse des amours adolescentes certes pas forcément géniale ou très nouvelle mais pourquoi pas un peu touchante. Pourquoi les frangins choisissent-ils de cacher leur pote comme ça ? "Parce que sans ça y a pas de film", je suppose, mais moi j'ai du mal à accepter qu'un film essaie de parler sérieusement de sujets tristes quand par ailleurs il abandonne tout réalisme "parce que sans ça y a pas d'histoire".


Zombie Lover 05La plupart des rôles sont tenus par des acteurs amateurs pas tous très doués,
et on ne sent malheureusement aucune alchimie entre ceux qui jouent les frères censés être super complices.


Si au moins on les voyait envisager la possibilité qu'elle soit simplement malade et de l'emmener à l'hôpital, puis de décider après mûre réflexion que c'est une mauvaise idée, ça aiderait à faire passer la pilule. Là, on est censé admettre qu'ils ont immédiatement cru que Wendy était un zombie, impossible à soigner, et que la meilleure chose à faire était de la planquer. Même dans les films de zombies "classiques", l'explication "cette personne agit comme ça parce que c'est devenu un mort-vivant" est rarement la première qui vient à l'esprit des personnages, alors pourquoi ici, dans un film à prétention un peu plus réaliste ? Quand on entend aborder la complexité des sentiments, c'est pas interdit d'utiliser le surnaturel mais encore faut-il que les personnages aient un comportement qui sonne juste, sinon on tombe dans une couillonnade à la Twilight.


Zombie Lover 02Clairement, quand tu retrouves ta meilleure amie en piteux état dans les bois,
la première chose qui te vient à l'esprit c'est évidemment de l'installer dans la baignoire
d'une maison dont les occupants sont en vacances et de lui donner des rats vivants à manger.
C'est décidément pas facile d'être un petit gars sympa mais timide et bizarre
qui aime les filles mignonnes et fantasques, hein, j'ai raison ou quoi les gars ?


Surtout que leur traitement de la pauvre fille rend vite les frères Darling assez antipathiques. Non seulement on présume que la possibilité de la faire soigner ne leur a même pas traversé l'esprit, mais en plus ils ne savent pas vraiment quoi en faire, alors ils expérimentent n'importe quoi avec. Les voir tenter de fourrer de la nourriture dans sa bouche ou de repeindre ses yeux vitreux avec du maquillage, ou la déshabiller pour la laver, ça donne chaque fois l'impression qu'on est brusquement passé de Juno à The Woman, et bien que j'apprécie l'un et l'autre, le mélange est un ratage complet. Le mélange "mignon/enfantin" et "macabre" on a l'habitude grâce, entre autres, à Tim Burton, mais "mignon/enfantin" et "sadique/dérangeant" c'est déjà plus difficile à faire cohabiter et Zombie Lover se plante complètement en essayant. Les critiques citées sur la jaquette sont super élogieuse, mais c'est finalement typique du genre "petit film étrange pour festival de cinéma indépendant" : les gens qui écrivent pour des sites internet considérés comme suffisamment importants pour recevoir une invitation à un festival sont super fiers de leur "influence" et du coup rivalisent pour être celui qui aura déniché et encensé en premier LA nouvelle coqueluche "indé".

 
Zombie Lover 03

Parfois il faut choisir, soit on fait une comédie romantique sur une amourette manquée
entre un gentil louzeur et une fille trop bien pour lui, soit on fait un thriller sur un sociopathe flippant
qui s'approprie de force la copine d'un autre, mais les deux en même temps donnent un résultat indigeste.


Moi ça va, j'ai zéro influence donc je me sens pas forcé d'aimer. Il y a de bonnes intentions, de bonnes idées, mais beaucoup trop de maladresses qui, au final, donnent un film trop "précieux", très bancal, et pire encore que tout ça... un film vraiment chiant. C'est trop long parce que ces jeunes réalisateurs-là entrent dans la catégorie de ceux qui veulent garder trop de choses, et la qualité de l'écriture et de l'interprétation sont trop insuffisantes pour scotcher le spectateur devant la mélancolie geignarde de cette bande de têtes de noeuds, et on s'ennuit souvent. Au final, c'est pas un ratage complètement inintéressant, l'aspect insolite pourra rendre curieux certains d'entre vous, mais pour ma part je suis pas loin d'avoir détesté tellement j'ai eu l'impression de voir un gros potentiel gâché, et même si 4€ pour l'édition avec DVD et Blu-Ray c'est pas cher, je préfère vous conseiller de l'éviter.

Partager cet article
Repost0
19 juillet 2014 6 19 /07 /juillet /2014 12:30

Zombie StrippersUn direct-to-video avec des zombies... et Robert Englund... et une jaquette "vieillie" pour faire genre "hé regarde c'est un hommage aux couillonnades des années 70, c'est mal fait mais c'est fait exprès, pour rigoler, c'est du grindhouse, Tarantino il a dit que c'était trop bien le grindhouse !"... Autant de signes que ça va être bidon et qu'il vaut mieux éviter. Mais si vous lisez régulièrement ce blog vous savez déjà que je suis un incorrigible idéaliste. Et donc je n'ai pas pu m'empêcher d'espérer qu'un thème aussi indémodable que celui de la femme à poil puisse injecter un peu de sang frais à celui, complètement essoufflé, du zombie. Pas que ça ait trop bien marché pour Zombies! Zombies! Zombies!, mais je ne continuerais pas à tartiner des pages et des pages ici pour trois lecteurs depuis quatre ans et demi si je ne souffrais pas d'un excès d'optimisme.

Ca s'annonce mal d'entrée de jeu, avec quelques minutes satiriques assez laborieuses. On a l'impression que l'auteur avait peur que, s'il n'affichait pas tout de suite son intention de nous faire goleri, on n'allait pas comprendre que son histoire de strip-teaseuses zombies n'était pas destinée à être prise au sérieux. Un genre de "Hé les gars rassurez-vous hein j'déconne, n'allez surtout pas juger mon film comme si j'avais eu la prétention d'en faire un bien." Mmmouais. En tout cas, c'est pas très drôle, pas très subtil, et puis les blagues sur George W. Bushça donne tout de suite un bon petit coup de vieux. Après ça, on entre dans le vif du sujet : un commando d'élite intervient dans un laboratoire où un virus qui transforme les gens en zombies a été lâché. L'un des soldats est blessé, s'enfuit, et se réfugie dans une boîte de strip-tease clandestine. Là, il attaque la danseuse vedette qui, une fois changée en morte-vivante, devient encore plus populaire auprès des clients parce que... euh... ben euh surtout parce que sans ça y a pas de film en fait. Son patron est ravi de la voir rapporter encore plus d'argent à son tripot même si occasionnellement elle croque un spectateur, mais ses collègues sont jalouses, au point que certaines décident volontairement d'être contaminées à leur tour.


Zombies Strippers 05Les maquillages sont tout à fait potables,
mais le reste des effets spéciaux sent vraiment la production fauchée.


Tout ça se révèle être un prétexte débile pour simplement enchaîner des scènes de strip-tease avec des filles plus ou moins sexy/vulgaires/siliconées et au maquillage de zombie de plus en plus apparent. Entre le prologue et le dernier acte, la même séquence se rejoue 5-6 fois avec différents personnages, une fille se dénude et se trémousse sur scène autour d'une barre à pompiers :


Zombies Strippers 01

 

Des types fous de joie, parce qu'apparemment donc le film se déroule dans un univers où la décomposition est sexy, s'agitent en secouant ou en jetant des billets :

 

Zombies Strippers 02

 

Et enfin, les effeuilleuses entraînent un fan en coulisses et le massacrent :

 

Zombies Strippers 03

 

Comme il n'y a pas vraiment de variations intéressantes et originales de l'une à l'autre, c'est vite répétitif, et comme les danses elles-mêmes sont longues, on finit par avoir l'impression d'être devant un film de cul soft pour fétichistes plutôt qu'une comédie horrifique, et on se sent un peu con, parce que vraiment, malgré le titre et la jaquette, et malgré tout l'intérêt qu'on peut porter aux femmes à poil, on espérait quand même un vrai film et pas simplement un défilé de nichons. Heureusement, dans la dernière demi-heure l'intrigue redémarre et le résultat est une espèce de sous-Troma susceptible d'arracher un ou deux sourires à un spectateur indulgent. Cela dit, donner dans le mauvais goût et l'humour puéril sans pour autant virer à la couillonnade bas-du-front et beauf n'est pas donné à tout le monde, et si Zombie Strippers est moins naze que  Postal, il est quand même vraiment très con et lourdingue, ne soutient pas la comparaison avec un Poultrygeist par exemple.


Zombies Strippers 04Vous vous en doutiez, il y a évidemment un gag sur un type qui se fait manger la teube.


En tout cas, ça n'est jamais assez drôle ni farfelu pour faire oublier qu'on perd quand même beaucoup de temps à regarder des cadavres se déloquer sur de la musique de merde, ce qui est n'est pas très glorieux, et pas très émoustillant en plus. Si votre but est de vous rincer l'oeil, j'ai le plaisir de vous annoncer que vous êtes sur internet, la plus grosse archive de photos et de vidéos de femmes à poil jamais assemblée par l'humanité. Pour vous dire, il y en a encore plus que sous le matelas de Snowman. Du coup, ce n'est pas vraiment la peine de vous infliger un mauvais film, même si vous êtes fan de Jenna Jameson, et même si vous ne vous lassez pas de voir Robert Englund cabotiner dans toutes les séries B d'horreur bas-de-gamme qui ont préféré s'offrir ses services plutôt que ceux de Bruce Campbell, Danny Trejo ou Sid Haig, et même si ce n'est pas le pire film de zombies pas cher qu'on puisse trouver dans les bacs de soldes et que vous ne vous êtes toujours pas lassé du genre. A choisir, je crois me souvenir que Zombies Zombies Zombies était meilleur.

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 08:47

Last of the LivingJe n'allais quand même pas laisser le premier mois de cette nouvelle année se terminer sans un mauvais film de zombies. Celui-ci nous vient de Nouvelle-Zélande, où il a été tourné pour moins que des clopinettes, et c'est comme souvent un premier film bricolé entre potes, ayant la prétention d'être drôle. L'histoire est celle de trois survivants d'une invasion de zombies qui décident un jour qu'ils en ont marre de se la couler douce dans la maison où ils se sont confortablement installés, et de partir à l'aventure sur les routes. En chemin, ils rencontrent une jeune biologiste qui affirme pouvoir créer un remède au virus qui a transformé la population en morts-vivants. Ils acceptent de l'escorter jusqu'à un hôpital pour qu'elle puisse y mener une expérience, même si cela signifie retourner dans une zone infestée de zombies.

N'y allons pas par quatre chemins, Last of the Living est une sombre merde, un film amateur indigne d'une distribution en DVD que ses auteurs auraient mieux fait de garder pour eux. Les mecs devaient être tellement convaincus que leur joie de pouvoir tourner leur ersatz de Shaun of the Dead rien qu'à eux serait super communicative et que leur absence de moyens serait touchante qu'ils se sont dit que c'était pas la peine de se compliquer à écrire un scénario et des dialogues, à imaginer quelques situations originales ou à trouver quelques bonnes idées de gags. Le film enchaîne les clichés du genre sans jamais y apporter la moindre touche personnelle, le truc typique des aspirants cinéastes dont l'ambition se limite à essayer de recopier ce qu'ils aiment. La scène du pillage de supermarché, la scène où les personnages essayent de sauver quelqu'un mais se retrouvent dans la merde à cause de ça, la scène où il faut absolument prendre le risque d'affronter les zombies pour aller remettre un générateur en marche, la scène où un des héros est mordu et décide de se sacrifier héroïquement puisqu'il est condamné, etc.


Last of the Living 01Romero a déjà abondamment exploré il y a 35 ans le thème des joies de "faire ses courses" gratuitement
dans les magasins abandonnés et Last of the Living n'a absolument rien de plus à dire sur le sujet,
mais bon, allez, vous en reprendrez bien un peu quand même, non ?


L'intrigue se limite à quelques prétextes pour aligner ces passages obligés. Rien que le point de départ est bidon, les trois amis sont peinards dans une chouette baraque où ils passent leurs journées à bouffer, regarder des DVDs et jouer aux jeux vidéo (apparemment, tout est toujours alimenté en électricité) et décident d'un coup que cette vie n'est pas faite pour eux, alors qu'ils ont justement l'air de bien s'éclater dans cette nouvelle vie depuis le début. Ca n'est pas que l'endroit est devenu dangereux, ça n'est pas qu'ils se sentent seuls et veulent essayer de trouver des survivantes, ça n'est même pas qu'ils manquent d'action puisqu'ils profitent de leurs sorties de ravitaillement pour tabasser des zombies. Le seul truc que l'auteur à trouvé pour mettre l'histoire en branle c'est "cette vie, c'est pas pour nous". Et toutes les péripéties arrivent comme ça, en dépit du bon sens mais parce qu'il faut bien ça pour avoir une nouvelle scène de combat contre des zombies, ajouter ou se débarrasser d'un personnage.


Last of the Living 02La palme de la séquence la plus inutile revient à
ces cinq minutes de laborieuse parodie d'émission d'aérobic.


Les conversations entre les protagonistes ne sont jamais drôles ou intéressantes, l'humour est poussif, la mise en scène est plate, l'image est affreuse, même les maquillages sont assez dérisoires. Les figurants sont évidemment l'habituelle bande de jeunes chevelus/barbus en t-shirts de groupes de hard rock que recrutent inévitablement tous les apprentis-réalisateurs de films de zombies qui ont besoin de fans prêts à tourner gratos, ce qui donne l'impression que ces apocalypses virales touchent exclusivement les métalleux. Allez, pour ne pas être 100% négatif je veux bien concéder que le film parvient à montrer plusieurs décors entièrement désertés, des rues, un centre commercial, vu le budget de clochard avec lequel ça a été tourné, c'est une prouesse il faut avouer. Ca n'améliore en rien la qualité de l'ensemble mais c'est ce qui ressemble le plus à un effort de la part du fumiste qui a pondu cette interminable vidéo YouTube.


Last of the Living 03Ci-dessus : tous les figurants de tous les films de zombies bas-de-gamme du monde depuis dix ans.


Tous les couillons qui font des vidéos sans argent et sans talent ne peuvent pas être Ed Wood, et Last of the Living n'est vraiment qu'une pitoyable petite bouse même pas drôle au second degré. Si l'auteur et les acteurs se sont amusés à la faire, tant mieux pour eux, mais c'était vraiment pas la peine de la rendre publique. Une fois de plus, je me suis fait avoir, il faut vraiment que j'arrête d'acheter des films de morts-vivants, mais au moins, je me console en me disant qu'en sautant sur cette grenade je sauve quelques acheteurs potentiels qui sauront ainsi qu'ils peuvent garder leurs trois euros pour à peu près n'importe quoi d'autre que ça.

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 07:42

Emanuelle et les derniers cannibalesSi l'on excepte quelques décolletés dans Blood Dolls, la sélection d'Halloween de cette année n'a pas été très coquine alors que le sexe est un ingrédient classique du cinéma d'horreur. Il était temps de réparer ça et j'en profite pour sortir l'artillerie lourde avec un film érotique italien des années 70 sorti à l'époque en salles françaises sous le titre charmant de Viol sous les tropiques mais que Neo Publishing (R.I.P.) a édité en DVD il y a quelques années en utilisant une traduction plus fidèle au titre original. Le film fait partie de la série des "Black Emmanuelle", ou "Emanuelle" avec un seul "m", qui surfait sur le succès du fameux film avec Sylvia Kristel et envoyait une jeune reporter pas farouche interprétée par la charmante Laura Gemser se faire troncher aux quatre coins du globe.

Le scénario de cette aventure, entièrement basé sur des faits totalement réels "rapportés par Jennifer O'Sullivan" (la fameuse Jennifer O'Sullivan), est assez complexe, mais je vais essayer de vous le résumer quand même : Emanuelle avec un seul "m" est journaliste sous couverture dans un hôpital psychiatrique pour femmes où elle ne rechigne pas, de temps en temps, à tripoter le minou des patientes. A sa sortie, on lui propose un nouveau reportage, cette fois en Amazonie. Pour fêter ça, elle baise, et ensuite, elle baise. Elle s'envole alors pour le Brésil et, à son arrivée, elle baise, puis elle tripote une copine. Les événements prennent ensuite un tournant un peu inattendu puisque les personnages secondaires baisent aussi. Finalement, Emanuelle et ses compagnons de voyage et de lit rencontrent une tribu de cannibales et les choses se passent aussi bien que vous pouvez l'imaginer avec ces gens-là, c'est-à-dire qu'il y a du déboyautage sauvage, du sacrifice rituel et du viol collectif.


Emanuelle et les derniers cannibales 02Le rôle de la forêt tropicale est, comme il se doit dans une production italienne
à petit budget, tenu par un parc de la région de Rome.


Si feu Joe D'Amato est un grand nom du cinéma bis, c'est surtout pour son côté prolifique (200 films au compteur) et sa personnalité pittoresque de vieux papy rital cochon et jovial que pour son talent, et Emanuelle et les derniers cannibales est aussi bon qu'on peut l'espérer d'un film d'exploitation érotico-gore tourné par un type pas plus doué que la moyenne des amateurs de femmes à poil pour tenir une caméra et pas vraiment motivé à se surpasser vu qu'il sait que la promesse de nichons, de tripes et de paysages exotiques suffira à attirer en salles les mêmes spectateurs qui, les années précédentes, s'étaient bousculés dans les cinémas de quartier pour voir les précédents Black Emmanuelle et/ou Le Dernier monde cannibale. De façon plus claire et concise ça signifie que ça n'est vraiment pas très bon, sans être franchement irregardable. Au départ c'est principalement un film de cul soft, avec des acteurs tout nus qui se frottent en faisant "aaaah aaaaah aaaaaaaaah", puis ça devient un film d'aventures dans la jungle un peu poussif, et ça finit en film de boucherie-charcuterie-maltraiteur avec des effets spéciaux médiocres, tout ça sans jamais être bien passionnant.


Emanuelle et les derniers cannibales 03

Ami jeune, apprends en t'amusant :
1) l'hygiène, c'est important,
2) dans les films de boule d'il y a 35 ans, les filles avaient du poil à la foufoune.


Les acteurs ont évidemment été choisis plus pour leur physique qu'autre chose, les filles sont jolies sans être le genre "canon hollywoodien moderne", les mecs correspondent au modèle aujourd'hui ringard du mâle velu-moustachu dans la force de l'âge, et tout le monde a visiblement été re-doublé, même dans la version italienne originale. Le scénario est basique, les péripéties plutôt rares et mollassonnes, un serpent par-ci, un piège par-là... Il y a pas mal d'images d'archives de mauvaise qualité pour meubler et faire croire qu'on est réellement en Amazonie, le reste est assez platement (voire mal) filmé. C'est beaucoup plus orienté coquin qu'horrifique et ça rappellera des souvenirs émouvants à ceux qui comme moi ont agrémenté les troisièmes parties de soirées des dimanches de leur adolescence avec les téléfilms de M6, mais pour la génération qui a grandi devant des quadruples pénétrations anales avec éjacs faciales à l'hectolitre sur Youporn, ça paraîtra forcément désuet. Quant aux fans de films de cannibales plus "durs" des années 80, ils ne seront guère impressionnés par les quelques troncs factices éventrés par les figurants, ni par les morceaux de bidoche qu'ils font semblant de bouffer avec des airs hilares.


Emanuelle et les derniers cannibales 04Oh la la, c'est dingue, on y croit à mort.


Pour peu qu'on apprécie la plastique de Laura Gemser et qu'on soit enclin à s'amuser d'un film gentiment con et d'un mélange incongru de violence crue et de frotti-frotta suranné, comme j'ai dit plus haut ça n'est pas foncièrement désagrable à regarder quand même, c'est une petite curiosité qui pourra intéresser un amateur de nanar érotique ou un inconditionnel de bis italien, avec ses faux raccords, son exotisme de bazar, ses personnages qui fument en avion parce que c'est les années 70, sa chanson comme on n'en fait plus. Si vous connaissez une solderie qui écoule encore des DVDs Neo Publishing pour 1 ou 2€ et que vous êtes conscient du fait que ça n'est vraiment rien de plus qu'une couillonnade à mater d'un oeil distrait entre potes et pas une bonne petite série B devant laquelle frisonner en amoureux le soir du 31, ça peut valoir le coup. Mais si vous n'arrivez pas à le dénicher, rassurez-vous, vous ne ratez rien de mémorable.

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 08:46

Zombies of Mass DestructionUn mois du film d'horreur sans une laborieuse comédie avec des zombies, c'est un peu comme une fête de famille sans une vieille histoire chargée de rancoeurs qui ressort et qui déclenche une dispute : c'est mieux, mais on sent quand même qu'il manque quelque chose. Alors je me suis fait Zombies of Mass Destruction, un DVD recommandé à la fois par Mad Movies et Têtu, ce qui a de quoi rendre curieux. Oserai-je vous l'avouer d'emblée ? C'est moins mauvais que ce que je craignais.

L'action se déroule
dans le petit village insulaire de Port Gamble, en 2003 parce que les auteurs avaient vraiment envie d'utiliser les morts-vivants pour parler de l'ère W. Bush. On y suit plusieurs groupes de personnages, un couple d'homos dont l'un des membres est censé faire son coming-out auprès de sa mère, un immigré iranien et sa fille américaine qui sont vus par la communauté comme les deux "irakiens" de service, une congrégation de chrétiens intégristes... Les chemins de tout ce petit monde vont se croiser alors que l'île est frappée d'une épidémie qui transforme ses victimes en zombies anthropophages, que les média imputent (sans preuve) à des terroristes islamistes.

Zombies of Mass Destruction n'est pas très drôle. Un peu comme Postal, il blague sur des sujets éculés, et n'a pas grand'chose de neuf à dire dessus. Il y a un moment où entendre un énième commentaire ironique sur le fait que les Américains ne font la guerre au Moyen Orient que pour le pétrole n'a plus le même impact que la première fois que vous avez entendu ça en 1991 quand vous étiez ado. Mais je n'arrive pas complètement à lui en vouloir pour ça, d'abord parce que même s'il enfonce gentiment quelques portes ouvertes et tombe parfois dans la caricature bien grossière, l'humour du film n'est pas complètement lamentable non plus, et ensuite parce que tenter de faire de la satire sociale est moins paresseux que de se contenter de "Hé r'garde, des zombies, LOL ! C'est trop drôle les zombies ! Hé r'garde aussi, là j'ai mis un clin d'oeil à un autre film d'horreur, les clins d'oeil à d'autres trucs c'est les meilleurs gags du monde !" comme Dead Heads ou Dead Snow.


Zombies of Mass Destruction 03Malgré un budget modeste, le film propose quelques scènes de chaos en plein air
et pas seulement de l'horreur en intérieur.


J'ai également apprécié que les auteurs fassent l'effort de planter un peu le décor, de donner un peu de caractère à leurs protagonistes, d'établir les liens entre les uns et les autres. Ils prennent le temps de nous donner de vrais personnages à suivre plutôt que de directement partir dans les fusillades et le gore ou de se reposer sur le traditionnel groupe d'étudiants dont une allumeuse, un sportif, un gros con farceur qui a amené de l'herbe, une gentille un peu coincée et son mec. C'est un peu comme Infested, ça passe au second plan quand la situation part à vau-l'eau mais ça tire quand même le film vers le haut. Et puis, pour une fois, les héros ne sont pas tous hétérosexuels et blancs. Après, il faut reconnaître que l'intrigue elle-même est un peu simplette, et les situations pas très originales. Les débats pour savoir s'il faut se débarrasser de celui qui vient de se faire mordre pour protéger les autres survivants, ou s'il vaut mieux se barricader quelque part ou tenter une sortie pour chercher du secours, on a déjà donné.


Zombies of Mass Destruction 01L'un des quelques bons acteurs du film, Russell Hodgkinson, est hélas un peu gâché
dans un rôle trop caricatural de parano nourri de propagande réac.


L'ensemble a, comme souvent avec les films de zombies actuels, un petit côté semi-amateur, avec quelques acteurs un peu mauvais, pas mal d'effets spéciaux plutôt cheap. Cela étant dit, ça ne lésine pas sur le sang, et il y a quand même quelques maquillages réussis ou au moins, rigolos. Et puis, il y a de la variété, des démembrements, des décapitations, des crânes transpercés au marteau ou au couteau, un visage ou une mâchoire arrachée... Les plus indulgents pourront y trouver une parenté avec le vénérable Braindead. En tout cas, c'est pas du Tom Savini mais ça prouve que le réalisateur avait l'ambition d'essayer de montrer quelques scènes un peu mémorables et pas simplement de bâcler un petit film de potes pour se faire plaisir tout seul.


Zombies of Mass Destruction 02Les maquillages des morts-vivants sont réduits à leur plus simple expression
mais quelques trucages de bonne qualité devraient satisfaire les amateurs de grand-guignol.

 

Dans son genre, c'est moins réussi que Poultrygeist, mais avec son regard ironique sur la façon dont les gens préfèrent chercher des coupables ou dicter aux autres comment vivre leur vie au lieu de s'atteler à résoudre les vrais problèmes, ça n'est pas plus con ou creux que Land of the Dead que tant de gens ont encensé comme un grand film politique il y a quelques années parce que c'était du Romero. C'est souvent un peu convenu, pas très bien joué, certains éléments sont exploités de façon un peu décevante (le coup du coming-out, par exemple) et la "chute" est faiblarde, mais ça a son petit charme et je l'ai préféré à la plupart des films de zombies à petit budget que j'ai vus ces dernières années. Ca n'en fait pas un achat incontournable pour tout cinéphile, mais pour ceux qui cherchent quelque chose d'un peu marrant et bien dégueu pour leur sélection du 31 octobre, ça peut faire l'affaire.

Partager cet article
Repost0
16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 08:17

Abraham Lincoln Tueur de zombiesLa critique et le public boudent régulièrement des films que les producteurs hollywoodiens espéraient pourtant voir cartonner étant donné les budgets pharaoniques engloutis dedans. Mais il y a des gens sur lesquels ils peuvent toujours compter pour ne pas faire la fine bouche : les têtes pensantes des studios The Asylum, qui plagieront quand même, sans attendre de savoir si le film est un succès ou un bide. Il y a eu Les Chroniques de Mars pour ce pauvre John Carter, et pour Abraham Lincoln chasseur de vampires, c'est donc cet Abraham Lincoln tueur de zombies tourné par un ancien réalisateur de vidéos pour Playboy qui sortait d'un petit succès d'estime avec The Man from Earth. Les films Asylum n'ont souvent aucune espèce d'intérêt, mais parfois, un Mega Piranha ou un Terminators parvient à être gentiment goleri, alors une fois de plus, ma curiosité et mon optimisme l'ont emporté sur mon bon sens et j'ai acheté...

Cette nouvelle aventure du seizième Président des Etats-Unis démarre en 1863 alors qu'on officier de l'Union revient seul d'une mission dans le Sud où toute son escouade a été dévorée par des créatures putréfiées. Il a lui-même été infecté par cette étrange épidémie et le président Lincoln reconnaît la maladie qui a jadis emporté sa mère. Décidé à l'éradiquer lui-même, il part enquêter en personne avec son équipe de gardes du corps. Face aux créatures, l'un d'eux est formel : il s'agit de ce que les Bantous appellent des "zombies", des morts revenus à la vie. Lincoln et ses hommes s'affairent à les massacrer, mais quelques survivants de l'armée confédérée s'opposent à ce qu'ils considèrent comme le meurtre d'innocents malades.


Abraham Lincoln Tueur de zombies 03Le chasseur de vampires avait une hache parce que
l'efficacité à la hache du vrai Abraham Lincoln était légendaire,
mais le tueur de zombies a une faux parce que... euh...
je ne sais pas, Asylum a dû se dire que ça limiterait les risques de procès pour plagiat.


Le film de Timur Bekmanbetov était basé sur l'idée d'utiliser des éléments de la biographie réelle et de la "légende officielle" d'un personnage historique pour lui inventer des aventures complètement farfelues. Celui de Richard Schenkman tente timidement quelques connexions du même genre et garde lui aussi un ton sérieux mais hélas, n'a pas les moyens d'être une fresque historique épique et n'est donc guère plus, au final, qu'un simple film de zombies bas-de-gamme dont le personnage principal serait déguisé en Abraham Lincoln. Une poignée de mauvais acteurs amateurs grimés avec des postiches ridicules débitent des dialogues cons pendant 90 interminables minutes ponctuées de scènes d'action molles et répétitives servant à allonger la sauce d'une intrigue qui pourrait être pliée en une demi-heure. C'est encore plus indigent que la moyenne des productions Asylum et on ne peut même pas dire que ça sombre dans le comique involontaire tant c'est ennuyeux.


Abraham Lincoln Tueur de zombies 01

Les fausses barbes et moustaches font pitié mais ne font pas rire très longtemps.


L'acteur qui joue Lincoln s'en sort pas trop mal (il est un peu plus convaincant que sa fausse barbe, mais se paye quand même des répliques à deux balles style "affranchis-moi ça !"), mais sa bonne volonté ne suffit pas à sauver l'ensemble. Scénario simpliste, personnages inintéressants, effets spéciaux ratés, le film n'a rien pour donner envie de continuer à suivre jusqu'au bout ses pauvres péripéties. Ca bavarde, ça décapite 4 zombies immobiles (ici, ils réagissent au bruit, donc ils n'attaquent pas si les héros se faufilent jusqu'à eux en silence), ça re-bavarde, ça retourne décapiter quelques zombies... Pas beaucoup de fantaisie ou de variété. Ajoutons que l'image est affreuse, avec des couleurs délavées pour pas trop qu'on voit que les costumes sont trop neufs, le décor trop usé (puisque ça a vraiment été tourné dans un fort du 19ème siècle), et les maquillages trop pourris.


Abraham Lincoln Tueur de zombies 02

Même les effets numériques les moins spectaculaires,
comme cette scène de foule, ont un rendu minable.


J'ai pris ça dans une offre à 2 DVD pour 20€, le deuxième film a intérêt à être drôlement bien pour compenser le gâchis que représente l'achat de celui-ci. L'original est un très chouette film incompris, sa copie fauchée est complètement ratée et chiante de bout en bout. Les mauvais films de zombies, c'est malheureusement pas ce qui manque dans les bacs de soldes, et malgré son thème saugrenu celui-ci n'a pas la moindre originalité qui le distinguerait de la masse. A éviter sans regret.

Partager cet article
Repost0
8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 08:28

The DayDistribué aux Etats-Unis par nos amis de WWE Studios bien qu'il n'y ait absolument aucun catcheur à l'affiche, The Day est le troisième long métrage de Douglas Aarniokoski en dix ans. La jaquette du DVD préfère pudiquement le présenter comme un disciple de Robert Rodriguez (dont il a été l'assistant sur Une nuit en enfer et quelques autres) plutôt que d'avouer que c'est le réalisateur de Highlander: Endgame. Bien qu'il s'agisse d'un film d'anticipation post-apocalyptique qui lorgne clairement du côté de La Route, en définitive on est plutôt proche d'un genre de remake de La Nuit des morts-vivants avec un clan de cannibales à la place des zombies. On y reconnaîtra une poignée de visages plus ou moins familiers : Merry du Seigneur des Anneaux, l'égérie d'Heath Ledger dans Chevalier, l'héroïne du Dernier Exorcisme, Iceberg de X-Men, le soldat qui en veut à Aaron Eckhart pour la mort de son frère dans World Invasion, un des hommes de main de Hunt to Kill...

Nous sommes dans un futur proche indéterminé, dix ans après qu'un cataclysme dont on ne nous parlera jamais a réduit l'humanité à quelques groupes de survivants errant à travers la campagne en quête d'abris et de provisions. Rick mène sa petite bande à la recherche d'un terrain fertile où semer des graines, mais le moral de la troupe, tout comme son stock de munitions, a atteint un niveau dangereusement bas. Les cinq trentenaires font une halte dans une maison abandonnée au milieu de nulle part, et alors qu'ils pensent que la chance leur sourit enfin sous la forme d'une réserve de nourriture planquée à la cave, ils se retrouvent piégés et assaillis par une horde de survivants consommateurs de chair humaine.


The Day 01On ne saura hélas presque rien de ce monde futuriste si ce n'est qu'il est tout décoloré
et qu'on s'y promène avec la figure sale, l'air maussade et des fusils


On pressent dès le départ que ça ne va pas être très original, les auteurs ayant choisi de suivre sagement la mode qui consiste à utiliser des couleurs ternes et délavées pour montrer que ça se passe dans un futur ravagé, comme dans La Route, Le Livre d'Eli, Terminator : Renaissance et d'autres. Il subsiste si peu de couleur dans The Day qu'il donne presque l'impression d'être en noir et blanc, pour qu'on comprenne bien à quel point son monde est sans vie, sans joie, sans espoir. La suite confirme la première impression puisque le film ne sortira jamais des sentiers battus. Situations et personnages ne présentent aucune originalité et le scénario, aux rebondissements prévisibles, se résume grosso modo à "des brutes se jettent sur une maison dont les occupants leur tirent dessus ou les empalent avec des trucs pointus, jusqu'à ce que presque tout le monde soit mort". Alors certes, c'est fait avec le minimum de compétence qui permet à l'ensemble de rester regardable, mais ça manque de quelque chose qui donnerait vraiment envie de le voir.


The Day 04Difficile de rendre son héros attachant quand il passe dix minutes à torturer une fille de son groupe.


Ne pas donner d'explication à l'apocalypse n'est pas très grave, mais ne faire aucun effort pour donner un peu plus l'impression que tout ça n'est pas simplement l'histoire d'une bande de jeunes d'aujourd'hui qui se font un Left 4 Dead grandeur nature dans une baraque sur un bout de prairie et que l'histoire se déroule vraiment dans le triste monde de demain, c'est assez regrettable. Les héros n'ont pas beaucoup de personnalité et sont assez franchement antipathiques, les cannibales agissent vraiment comme de bêtes zombies et même leur chef n'a aucun charisme. Un protagoniste avec du caractère ou un bon méchant peuvent élever un film à l'intrigue bateau, mais ça n'est clairement pas le cas ici. Les scènes d'action contredisent clairement l'idée qu'
Aarniokoski ait appris quoi que ce soit auprès de l'auteur d'El Mariachi et Desperado puisqu'on a droit au genre "filmé à vingt centimètres des personnages, en tremblant et en visant à côté avec son téléphone portable" et les effets numériques qui ponctuent les tueries sont assez ridicules.


The Day 02La jaquette a beau dire que le réalisateur a été "formé par Robert Rodriguez", les scènes d'action ratées...

The Day 03...donnent l'impression qu'il a dû sécher pas mal de cours.


J'ai déjà vu largement plus bête, ennuyeux et mal foutu, mais ça n'est pas une raison pour se satisfaire de quelque chose d'aussi médiocre. Le genre post-apocalyptique n'étant pas encore surexploité, un gros fan en manque y trouvera peut-être son compte quand même, mais pour les autres, je ne vois pas grand'chose à dire pour vous convaincre de passer 1h25 à regarder des acteurs de second plan se chamailler et abattre des figurants qui se laissent tuer sans réagir. C'est un thriller sans gros suspense, un film d'horreur qui fait pas peur, de la SF sans une once d'imagination. Il y a des choses qui valent plus le coup dans les offres "5 pour 30€" dont il fait partie.

Partager cet article
Repost0
12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 07:42

War of the DeadAllez, vous reprendrez bien encore un peu de zombies nazis, c'est tellement original. Bon enfin vous me direz que si c'était pour me moquer dès le début, j'avais qu'à pas l'acheter. Mais vous savez comment c'est, on se dit qu'après 50 merdes sur les zombies on va arrêter de se laisser avoir, mais on finit par replonger quand même. Là c'est à cause de la jaquette, qui met le paquet pour convaincre qu'on a affaire au Il faut sauver le soldat Ryan du film de zombies nazis, avec des tanks, des avions et tout le bordel. Ou alors à une sorte d'adaptation non-officielle de jeux vidéo comme Wolfenstein ou le mode zombies de Call of Duty. Ca faisait un peu envie alors comme c'était dans une offre "2 pour 20€", j'a pris, comme un con. Autant le dire tout de suite, on a une fois de plus affaire à une jaquette complètement mensongère, puisqu'en fait absolument aucun de ses éléments ne provient du film, une petite production finlandaise semi-amateur, tournée en Lithuanie, commencée en 2007, abandonnée faute de sous, puis terminée en 2011 avec les moyens du bord. Alors, pour les chars d'assaut et l'artillerie lourde qui dégomme des escadrilles de chasseurs, il faudra aller voir ailleurs. Pour vous dire, même les soldats zombifiés du film ne sont pas des SS mais des Russes...

L'action se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, à la frontière russo-finlandaise. Des expériences sont menées par les Nazis sur des prisonniers de guerre pour créer des super-soldats morts-vivants, mais Hitler finit par ordonner l'abandon des recherches et l'élimination de leurs résultats. L'existence du bunker-laboratoire où était mené le projet est néanmoins parvenue aux oreilles des Alliés, qui décident d'envoyer un commando américano-finlandais pour le trouver et détruire tout ce qui a pu subsister. Les soldats ne savent pas à quoi s'attendre et vont d'une mauvaise surprise à l'autre : d'abord une escouade russe parvenue au bunker avant eux et qui les force à battre en retraite, puis les morts au champ de bataille qui se relèvent et les attaquent avec une férocité de bêtes sauvages. Visiblement, le "zombificateur" inventé par les Nazis est encore en activité dans la région, et les quelques survivants vont tenter de regagner le bunker pour tout faire sauter une bonne fois pour toutes.


War of the Dead 03La scène de combat entre Américains, Finlandais et Russes est à peu près réussie.


Je comprends que ce soit dur, pour un cinéaste, de devoir renoncer à un film alors que la production est déjà lancée. Mais y a des fois où il faut savoir s'arrêter pour éviter d'aller dans le mur. Quand on commence à tourner puis qu'on doit tout lâcher faute de moyens, puis qu'on retrouve des sous pour continuer alors que les acteurs d'origine sont presque tous occupés à autre chose, que les décors ne sont plus disponibles, et qu'il faut donc réécrire toute l'histoire pour s'adapter... le mieux, vraiment, c'est de lâcher l'affaire. Le réalisateur Marko Mäkilaakso n'a malheureusement pas su s'y résoudre et a insisté pour continuer à mettre des scènes en boîte jusqu'à obtenir 80 minutes d'un machin absurde, sorte de version zombie du Baltringue de Lagaf', un enchaînement d'idées abandonnées en cours de route, d'incohérences et de moments de remplissage. L'intrigue s'attarde sur des personnages qui ensuite disparaissent sans cérémonie, d'autres prennent maladroitement le train en marche puis sont évacués sans avoir servi à rien, les rouages du scénario grincent méchamment...


War of the Dead 02Les plus physionomistes reconnaîtront le traître bossu de 300,
les plus tatillons s'amuseront du fait que le technicien chargé de braquer une torche sur le briquet
pour faire croire que les personnages s'éclairent à la flamme n'a pas été foutu de viser juste.


Il y a ainsi, par exemple, un personnage de reporter de guerre qui accompagne les soldats pour filmer la mission, et dont rôle semble important... sauf qu'au détour d'une escarmouche, il disparaît, on peut supposer qu'il a été tué par les zombies mais sa mort n'est jamais montrée... puis d'un coup on découvre qu'il avait emmené son fils avec lui (normal, super plausible, tout va bien), et que celui-ci a réussi à survivre (facile, il n'était pas dans les scènes précédentes, il ne risquait pas de s'y faire tuer) et à garder la caméra, et on se doute que l'acteur qui jouait le reporter n'était plus disponible pour le film mais que le réalisateur tenait absolument à un personnage de mec-qui-filme-la-mission... sauf que cinq minutes plus tard, le nouveau personnage se fait tuer aussi, et qu'après ça, cette histoire de reportage passe complètement à la trappe. Supeeeeer, ces mecs savent vraiment raconter une histoire. Dans le même genre, les derniers survivants sauvent l'ex-petite amie de leur prisonnier russe dans un village détruit, alors que le film est déjà bien entamé, et là encore, ce nouveau personnage finit par se faire tuer sans avoir eu aucune influence réelle sur l'histoire. On sent qu'elle n'a été ajoutée que pour donner lieu à l'habituelle scène de film de morts-vivants où un des héros se voit contraint d'exécuter un proche qui a été mordu avant qu'il ne se transforme, sans avoir à sacrifier l'un des "vrais" personnages du film au passage.


War of the Dead 04Apparemment, dans le cinéma finlandais, maquiller ses zombies c'est ringard.


Il n'y a vraiment pas grand'chose à sauver dans ce désastre, l'intrigue a trop été charcutée pour être intéressante à suivre, les acteurs ne sont pas très bons, les dialogues paraissent parfois improvisés, presque tout est filmé de nuit pour masquer le fait que les figurants ne soient pas maquillés en zombies, les scènes d'action sont à peu près potables pour une production à si petit budget mais sans plus, ni l'histoire ni la mise en scène ne proposent la moindre idée un peu originale... Je commence à avoir vu pas mal de films de zombies ratés ces dernières années et celui-ci est vraiment l'un des rares, pour ne pas dire le seul, sur lequel je ne trouve rien de gentil à dire. Dans d'autres, il peut y avoir une situation qui sort un peu de l'ordinaire, un ou deux gags un peu marrants , une scène qui marque. Ici, rien. Tenez, pour vous dire, même la chanson du générique de fin, par un groupe genre sous-Evanescence scandinave, fait pitié.


War of the Dead 01Très convaincant, cet acteur continue de tendre la main avec insistance à
un compagnon qui vient déjà de s'écraser vingt mètres plus bas.


Dix euros c'était vraiment bien cher payé pour cette improbable bouillie de film qui n'arrive même pas à être drôle de par son aspect catastrophique et l'incompétence évidente de ses auteurs. On s'ennuie vraiment bien devant, faute d'avoir la moindre raison de s'impliquer dans ce qui se passe, vu que ça tient rarement debout et que ça ne satisfait jamais les quelques maigres attentes qu'on peut avoir (saura-t-on enfin ce que sont ces mystérieux objets mécaniques utilisés par le savant nazi et récupérés par les soldats ? En quelque sorte, oui, mais la grande révélation n'a vraiment aucun intérêt). Si quelques-uns parmi vous envisageaient de se procurer le DVD et vont y renoncer suite à cette critique, je crois vraiment que ce sera la seule chose positive que je pourrai retenir de cet achat inopportun.

Partager cet article
Repost0
5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 09:01

The DeadUn film de zombies qui ne se targue ni d'être un hommage à Romero et au cinéma d'horreur, ni d'être drôle, et qui ne cherche pas à intégrer les morts-vivants à un genre inhabituel pour eux comme le western, la comédie romantique ou le porno, ça devient rare de nos jours, mais ça existe encore. On aurait pu craindre qu'Howard Ford, qui d'après sa fiche imdb n'avait réalisé que deux obscurs thrillers en près de vingt ans de carrière dans le cinéma avant de cosigner celui-ci avec son frère, soit un has been qui tente de se relancer en pondant le même genre de navet que tous ses jeunes confrères qui se lancent dans le métier avec moins d'idées neuves et de talent que de foi en leur chef maquilleur et se disent "tiens si on faisait un truc trop rigolo entre potes avec des zombies parce que personne ne s'en lassera jamais ?" Mais en fait, non. Dans The Dead, il n'y a pas de gags, de zombies-nazis-cowboys-ninjas ou de personnage qui s'appelle Raimi Savini et qui porte un t-shirt des Feebles. C'est un film d'apocalypse zombie sérieux. De quoi donner envie de l'aimer avant même de l'avoir vu. De quoi aussi être d'autant plus déçu quand finalement ça se révèle pas si génial, c'est vrai.

Tourné principalement au Burkina Faso, le film montre un pays anonyme d'Afrique occidentale ravagé par une épidémie de zombies dont on ne saura jamais ni la cause ni l'étendue. Brian, un ingénieur de l'armée américaine, est le seul rescapé du crash d'un avion d'évacuation, et espère trouver et retaper un nouvel appareil pour quitter la zone et rejoindre sa famille. Daniel, un jeune sergent de l'armée locale, a déserté pour partir à la recherche de son fils après avoir découvert qu'il avait été emmené en lieu sûr. Les chemins des deux hommes vont se croiser et ensemble, ils vont traverser le désert en quête de provisions et de survivants susceptibles de les aider.


The Dead 03Méfiez-vous les gars, je crois qu'il va y avoir
une tentative un peu paresseuse de faire sursauter le spectateur, là.


Au début, quand on s'aperçoit que ça n'est vraiment pas parti ni pour être un énième sous-Shaun of the Dead foireux, ni un navet pour deuxième partie de soirée sur NRJ12, on commence par se dire que si ça se trouve ça va être vachement bien. Et vraiment, j'aurais aimé pouvoir vous dire que c'est effectivement très réussi, ou au moins un bon petit film, mais dans l'ensemble ça reste assez moyen. Ca a au moins le mérite d'explorer un décor peu exploité par le cinéma de genre et de tenter une approche un peu différente, très minimaliste, d'un thème éculé, mais de bonnes intentions ne suffisent pas. Et pourtant je n'ai vraiment pas été gêné par le fait que ce soit lent, qu'il n'y ait que très peu de dialogues, que les maquillages de la plupart des zombies se limitent à de simples lentilles colorées ; ça ne plaira pas forcément à quelqu'un qui espère un film d'horreur classique (vu que c'est à peine un film d'horreur, dans le fond), mais c'est pas prétentieux, pas le genre "attention, chaque mot et chaque silence est très lourd de sens profond" à la
Valhalla Rising. Les deux héros sont bien forcés de coopérer mais les circonstances ne les amènent pas vraiment à sympathiser, et les circonstances font qu'ils ont intérêt à éviter les affrontements et du mal à rester sur le qui-vive en permanence malgré le danger. Alors le film n'est pas bavard et, entre deux montées de tension, reflète cette torpeur qui les menace.


The Dead 01Les morts-vivants sont si lents et les munitions si rares que les survivants
n'hésitent pas à continuer à vaquer à leurs occupations quelques minutes avant
de se décider à fuir sans combattre.


Mais l'originalité ne fait pas tout, et il manque clairement quelque chose au film. Les protagonistes n'ont pas énormément de personnalité ni de charisme et, à vrai dire, les acteurs ne sont pas très bons. Certains rebondissements sont un peu inutiles (comme lorsque Brian se voit confier un bébé... qu'il parvient à refiler à d'autres survivants deux minutes plus tard), certains ressorts dramatiques très mal utilisés (on est censés croire que les personnages ont autant à craindre la faim, la soif et la chaleur que de finir bouffés par des zombies, et la seule fois où on les voit tomber à court d'eau, là encore en deux minutes c'est réglé). L'ensemble n'est ni super divertissant ni vraiment intelligent ; le film n'a pas vraiment assez de qualités pour pouvoir se permettre d'être aussi superficiel, on était en droit de l'espérer plus malin. Là, il effleure timidement quelques sujets sérieux, comme l'ingérence des Blancs en Afrique, mais n'a finalement rien à dire sur quoi que ce soit et rien à raconter en dehors de "en Afrique non plus, c'est pas facile de survivre à des zombies alors souvent on meurt en essayant."


The Dead 02The Dead n'est malheureusement pas assez bon en tant que thriller ou film d'horreur
pour se faire pardonner d'être aussi creux et quasi-apolitique.


Ce serait injuste de dire que c'est un mauvais film, c'est au-dessus de la moyenne des films de zombies sortis directement en DVD ces dernières années, mais ça m'a laissé sur ma faim, j'en garde l'impression d'un film pas complètement réussi, au potentiel gâché. Je regrette pas de l'avoir vu, c'était pas cher, c'était pas mal, mais je préfère vous mettre en garde contre d'éventuelles autres critiques dithyrambiques plutôt que de vous le recommander avec enthousiasme. Si vous êtes curieux de voir un film de morts-vivants moderne qui ne ressemble ni à 28 jours plus tard, ni à Bienvenue à Zombieland, ni à REC, c'est une expérience intéressante malgré ses faiblesses, mais vraiment pas plus.

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 09:12

Dead HeadsUndead or Alive se targuait déjà d'être une "zombédie", voilà que la jaquette d'un autre film reprend le terme maintenant. Autrement dit, l'idée de goleri avec des zombies est déjà tellement usée que c'est officiellement devenu un genre en soi. Bon je leur jette pas la pierre aux mecs hein, tant qu'il y aura des couillons comme moi pour les acheter leurs films de zombies merdeux, fût-ce à 3€ au moment des soldes, évidemment qu'ils vont continuer à nous en vendre. Mais quand même, à un moment donné ce serait bien qu'un adulte responsable leur dise poliment qu'il est temps d'arrêter avec les zombies, les zombédies et tout ça, et d'essayer de retrouver un peu de créativité.

En attendant, nous voilà donc face à Dead Heads, écrit et réalisés par deux débutants qui ont cru que le fait d'avoir passé quelques jours de leur enfance sur le tournage d'Evil Dead, où leur père bossait comme technicien, les destinait forcément à une brillante carrière dans le cinéma d'horreur. Le film démarre alors que des morts-vivants sévissent dans la campagne américaine. Le héros se réveille dans un laboratoire mobile au milieu du chaos et s'aperçoit que les créatures mangeuses d'hommes ne l'attaquent pas. Bien qu'il refuse d'admettre cette horrible vérité, il est lui-même un mort revenu à la vie mais, concrètement au reste de la horde, il est toujours capable de réfléchir et parler. Il a également toujours des sentiments, et voudrait retrouver la fille qu'il comptait épouser avant sa mort. Il part donc à sa recherche avec l'aide d'un deuxième zombie "intelligent", mais les agents du labo qui a provoqué tout ce merdier sont à leurs trousses...


Dead Heads 01Dans la série "mettons n'importe quoi dans notre film sans raison particulière
mais parce qu'on l'a vu dans d'autres films et qu'on a trouvé ça trop cool",
le générique est fait façon "grindhouse factice" alors que le reste lorgne clairement
plus du côté de Shaun of the Dead que de Planète Terreur.


Dead Heads
est un film que vous avez déjà vu, sous d'autres titres, avec d'autres acteurs, une intrigue vaguement différente, mais au fond vraiment c'était le même film : un truc qui espère que son côté "petit film trop sympa fait entre potes trop cool" sera une excuse à sa médiocrité, un truc qui fait pas peur et très peu rire, avec des gags lourdaux et téléphonés (un zombie va pisser, évidemment son zgueg va se détacher, évidemment un autre personnage va involontairement se retrouver avec l'organe arraché en main), un scénario paresseux, une ou deux idées originales noyées dans la banalité, des acteurs semi-amateurs, et les deux passages obligés habituels, le "rions un peu avec les conventions de l'horreur" (ici, un monologue sur le thème "qui a décidé que les loups-garous craignaient les balles en argent et que les vampires craignaient l'ail ?") et le "je suis un bon réalisateur de films d'horreur parce que je suis trop cultivé en la matière parce que je connais les trucs que vous connaissez tous" (la créativité et la subtilité n'étant vraiment pas le fort des frères Pierce, ils envoient simplement leurs héros dans un drive-in voir Evil Dead). Alors je sais ce que vous êtes en train de vous dire, "Mais t'es sûr Toxic ? C'est bizarre, la jaquette me dit rien, je pense vraiment pas que je l'ai vu moi ce film, tu dois me confondre avec cette autre femme super sexy et secrètement amoureuse de toi, en plus d'après le synopsis ça peut être marrant", mais croyez-moi, si au cours des cinq dernières années vous avez vu n'importe quel film à petit budget avec "Dead" dans le titre, le visonnage de celui-ci serait redondant.


Dead Heads 02Même un gag sur les intestins qui servent de corde, après Dead Snow et Machete je suis blasé moi.


Pourtant, avec un point de départ comme "comment deux types banals vont s'adapter à leur nouvelle condition de morts-vivants, et peut-on séduire une fille quand on est un cadavre en décomposition ?", il y avait du potentiel. Mais les auteurs ont décidé de ne rien faire avec. Pendant la majeure partie du film, les héros pourraient aussi bien être simplement deux jeunes en cavale pas zombifiés du tout que ça ne changerait rien. Ils sont pris en stop par un vieux qui ne remarque même pas qu'ils sont zombies, ils n'ont pas à lutter contre leur faim de chair humaine, l'ex du héros n'a pas l'air spécialement affectée par son état. Certes ils se trimballent un troisième larron, un "vrai" zombie qui leur sert en quelque sorte d'animal de compagnie, mais son rôle reste très limité. Ca avance sagement du point A au point B en oubliant en cours de route de raconter une histoire, de développer des personnages, de justifier sa propre existence dans un monde déjà saturé de comédies horrifiques insipides. C'est typiquement le genre de films que font des amateurs pas doués qui veulent simplement jouer avec du matériel de cinéma parce que c'est cool de pouvoir se dire qu'on a touché à des vraies caméra de vrai cinéaste, mais que bon quand même on n'est pas des intellos qui veulent faire du cinéma prétentieux, on est des copains qui veulent s'amuser, alors on va mettre zéro réflexion, effort ou talent dans ce qu'on fait, c'est juste pour s'amuser ! Et il n'y a pas de mal à vouloir s'amuser hein mais si vraiment l'ambition d'un film s'arrête à divertir les gens qui l'ont fait, c'est peut-être pas la peine de sortir le résultat en salles ou en DVD et Blu-Ray.


Dead Heads 03L'acteur principal a un côté "Ed Helms du pauvre", c'est peut-être pour ça que les personnages
ne s'inquiètent pas de le voir avec la gueule ravagée et les fringues ensanglantées,
ils pensent qu'il est déguisé en personnage de Very Bad Trip.


J'exagère peut-être un peu, parce que c'est même pas une grosse merde, ça n'est pas vraiment trop ennuyeux, il y a un ou deux bons gags, une ou deux bonnes répliques (enfin, j'aurais dû noter pour être sûr, là je viens de le voir et j'ai le souvenir d'avoir souri à quelques moments, mais je me rappelle rien de plus précis)... Mais ça reste un film raté, superflu, creux, bavard, dont aucun élément ne dépasse le "pas terrible mais pas trop naze", pas même les maquillages de zombies. Un film énervant aussi, parce que c'est bien de voir que des p'tits jeunes qui débutent arrivent à réunir les moyens techniques et financiers de produire un long métrage en dehors des gros studios, mais bordel, un jour ce serait bien d'essayer d'aborder un autre thème, un autre genre, et de viser un peu plus haut que "mes potes et moi on est trop contents d'avoir l'occasion de fabriquer un film comme les grands !", sortez-vous un peu les doigts du cul merde les jeunes quoi. En tout cas, n'encouragez pas ce genre d'entreprise, n'achetez pas Dead Heads, même en solde à pas cher du tout, c'est une pure perte de temps et d'argent.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Ciné Discount
  • : Films en solde ou au rabais
  • Contact

Coupé court

Les vidéos de CoupeCourt-lefilm sur Dailymotion

Recherche

Fais pas ta pute

Bon, j'aime pas mendier, mais tu sais que je t'aime, ami lecteur, et que je sais que tu adores ce que j'écris, alors je me disais que par exemple, tu vois,  pour faire un beau geste, ce serait sympa si une fois de temps en temps histoire de filer un petit coup de pouce, tu lâchais quelques piécettes pour que j'ai un film de plus à chroniquer ici tu vois ? Non je sais que ça fait minable de réclamer comme ça mais putain,  tu crois qu'un mec qui a payé pour voir Gingerdead Man se soucie encore de son image de marque ? Et je sais que c'est la crise et que t'as des fins de mois difficile, mais bordel je demande pas la lune non plus, quand je pense au temps que tu passes GRATUITEMENT sur mon blog qui illumine ta journée ennuyeuse au bureau, je me dis que m'offrir un DVD de temps en temps ce serait un juste retour des choses quand même. Y a pas d'obligation hein, mais quand même quoi vazi fais pas ta pute. A ton bon coeur, mec. Tu le regretteras pas. Et je te cacherai pas que pour le moment, cette opération est un bide complet donc si tu décidais de participer, ça ferait de toi le premier contributeur, soit un genre de membre Gold du site tu vois, la classe. En plus si ça se trouve c'est déductible des impôts ou un truc du genre, renseigne-toi mec, ça vaut le coup.

Goldmembers

goldmemberMC Jean Gab'1 n'est pas une putain, retiens-le bien, mais ça vous le saviez déjà. Mais d'autres gens ici n'ont pas fait leur pute, et contribué à l'effort de guerre. Grâce soit donc rendue en ces lieux à :

-Artemis
-jakbonhom
-Mahg

-Sheep Tapes
-Snowman
-Super Menteur